DEUXIEME PARTIE
1 - La Morphologie
de l'indo-européen, essai de comparaison
avec les équivalents de l'Euskara (suite 3)
C - |
Les
catégories et les partie du discours
ETUDE DU NOM ET DES FORMES NOMINALES
(suite 3)
[...] |
|
9
- |
LES
PRONOMS
J. HAUDRY, Lindo-européen, p. 62
et sq.
Les pronoms de lindo-européens offrent entre thème
et désinence une continuité allant jusquà
lindistinction (*me)
ou même léchange de statut : latin archaïque
i-pse et ea-pse,
latin classique ipse et
ipsa.
|
9.a
|
- LES PRONOMS PERSONNELS |
|
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
On distingue des formes toniques, dinsistance
(nominatif et désinences personnelles des verbes),
lat. (ĕgŏ)
et ămō,
et des formes atones. |
Pas dintonation particulière
retenue par les grammairiens, mais dans la pratique les
équivalents du nominatif (ergatif, absolutif) admettent
le ton (expressivité, emphase). |
► Pronom
de la 1ère personne du singulier
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
Nominatif
: /*eg/ (avest. as-cīt,
Y. 46, 18),
/*eg-oH2 /
(doù gr. ἐγώ
lat. ĕgŏ),
/*gH2-e/om/
(moi je) → désinence de 1ère
personne au singulier dans le verbe et secondairement
comme particule pronominale explétive.
Vénète eχo,
falisque
eko, hitt.
uk/ug, sans voyelle finale, seraient des formes
aberrantes dues à des réfections (uk
daprès accusatif hitt. ammuk,
refait déjà daprès tuk 2ème
personne du singulier). Les cas
obliques de la 1ère personne
/*m/, /*em/
(H1m- ?)
: ⊲ accusatif /*(e)me/
....................... ⇒
⊲ instrumental /*meH1
/....................
⇒ ⊲ génitif /*mene/
...........................
⇒ ⊲ datif, locatif /*moy/......................
⇒
Dans les deux autres formes, désinences →
post-position : ⊲ datif /*m-ebh(e)y/
(/*ebhi/ vers)
.... ⇒
⊲ ablatif /*m-ed/
(v. sl. otŭ ex/ab)
..... ⇒ |
Ergatif
/NIK/NEK/, /K/ désinence dergatif,
et NI-HAUK moi-même,
/HAU/ ce démonstratif ce
ici.
Absolutif (sujet des verbes intransitifs)
NI et NI-HAU
qui se déclinent normalement.
/N/ préfixé sur verbes synthétiques
à lactif et au médio
passif.
Li.-e. /*eg/
particule explétive évoque la
désinence dergatif bsq. /K/. La postposition
/-XE/ de renforcement de bsq. sapplique sur
les démonstratifs collés aux pronoms, éventuellement.
⇒ C.O.D. /N/
préfixé en fonction de lobjet direct
patient ; ⇒ NI-T-AZ ; ⇒
ENE, NIRE(N) ; avec démonstratif
renforcé : → NEURE(N)
⇒ ENI, NIRI ; avec démonstratif
renforcé : NIHAURI,
mais forme supplétive /-T/ suffixée
et /-TA/ infixée en fonction de participant
bénéficiaire (datif) devant désinence
personnelle. ⇒ ENI BURUZ,
NIRI BURUZ vers moi ; ⇒
NI-TARIK, NIGANIK, élatif ; NI-T-AN
inessif ;
Le supplétisme du pronom de 1ère personne
du singulier
/N/-T/TA/ :
/N/ objet préfixé du verbe
être partout et du verbe
avoir, sauf
au présent = je : NAIZ
je suis, NUEN
javais.
/T/ sujet suffixé au présent
du verbe avoir : DUT je lai.
/N/ sujet préfixé du verbe
avoir = me/m : NAU
il ma
/T/TA/ participant bénéficiaire
(à moi) des transitifs : EMAN
DAUT il ma donné,
EMAN DAUTANA ce quil ma donné
|
► Pronom
de la 2ème personne du singulier
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
Nominatif
: /*tū/ (/*tuH/
?), indo-iranien *tuwam,
anatolien, hitt. tuk
← /*tu-ge/ ;
Les
cas obliques comme pour
/*eg-oH2
/ ou parallèles : ⊲ accusatif
/*te/ ....................
⇒ ⊲ instrumental /*teH1
/ ............ ⇒
⊲ génitif /*tewe/
....................
⇒ ⊲ datif /*tebhey/
................... ⇒
(lat. tibī
), /*tebhye/o(m)/
(indo-iran.
*tabhya(m)
⊲ datif, locatif /*toy/
.............. ⇒
⊲ Ablatif /*ted/
..................... ⇒ |
Ergatif
HIK masculin et féminin,
EUK (B)
YIK dans
les parlers méridionaux
ZUK pluriel
de politesse /K/ désinence
dergatif. Absolutif et C.O.D.
non marqué /HI/, /YI/, /ZU/
(politesse), /EU/
(B). Ces formes rappellent angl.-sax. you,
gr. συ
(su). ⇒ C.O.D. /H-/ye/i/-Z/
préfixés au verbe auxiliaire. ⇒
HITAZ, ZUTAZ ; ⇒ HIRE(N),
ZURE(N) ⇒ HIRI, ZURI
/ HIRI BURUZ, ZURI BURUZ.
Emphatique, de renforcement
⇒ locatif, inessif HITAN,
ZUTAN ⇒ élatif
HITARIK,
HI-GANIK
(sur suffixation : unitif-élatif)
⇒ Adlatif
HITARAT, HI/HIREGAN-AT
Le supplétisme du pronom de 2ème
personne du singulier
/H/-K, -KA masculin ; /H/-N,
-NA féminin /H/
sujet préfixé du verbe être
partout et du verbe avoir,
sauf au présent.
/K/ sujet suffixé au présent
du verbe avoir : DUK tu las.
/H/ objet (C.O.D.) préfixé
du verbe avoir = te/t.
/K/KA/ (m.) /N/NA/
(f.) participant bénéficiaire des transitifs
: IGORRI DAUK/N
il te la envoyé, IGORRI DAKA/NA/-NA
ce quil ta
envoyé. |
► Pronom
de la 1ère personne du duel et
du pluriel
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
Base
commune /*wey-/*wē/
(/*weHy/ ?) :
⊲ au duel, avest. va,
v. sl. vě (got.
wi-t, lit. vé-du
comportant une forme de numéral deux)
: ⊲ au pluriel, indo-iran. *way-am,
hitt. we, got.
weis
(*weyes) et *me/os
(balt., sl., arm.).
⊲ Doù par dissimilation
la forme atone /nō̆s/
; Les cas obliques sur /*ṇs-(s)me-/. |
GU,
génitif GUREN, datif GURI, etc.
⊲ en fonction sujet postposé
⊲ en fonction C.O.D. préfixé
/G-/ ⊲ en fonction bénéficiaire
/KU/ infixé avant la désinence
personnelle pas
(ou plus) de duel ; les formes de got. et lit.
évoquent bsq. BIO-K (ergatif) nous
deux et BIDA (Baztan) les
deux// got. wi-t,
lit. vé-du.
Lalternance /*gw-/
→ /b-/ attestée
en osco-ombrien, M. 74, cf. bōs
bœuf, accusatif ombr. bum/gā́m
véd., nominatif skr. gauḥ,
gr. βοῦς.
On peut penser que bsq. GU et i.-e. /*wey-/*wē/
nous dérivent dun bsq. /BI/*dwei/
deux i.-e. ; gr. δολος,
v.h.a. zweiı̊o
double, de duel.
Les pluriels pourvus de sifflantes finales de hitt. we,
got. weis (*weyes)
et *me/os du balt.,
sl., arm. (/*m/ =
/*w/) suggèrent
la présence dune désinence dergatif
ancien /*S/
bsq./-K/ (GUK et GUEK). Voir
supra, les déclinaisons. |
► Pronom
de la 2ème personne du duel et
du pluriel
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
Base
commune /*yu-/
Nominatif : /*yus-/
est largement attesté. Les
cas obliques sur /*yn-(s)me-/
⇒
Forme atone /wō̆s/.
⇒ |
Ce
/*yu-/ i.-e. correspond
à la 2ème personne du pluriel
bsq. ZU Le nominatif /*yus-/
semble recouvrir bsq. ZU-K (ergatif)
⇒ une sifflante, pluralisatrice, agglutinée
au verbe apparaît en fonction du sujet des pronoms
de 4ème, 5ème, 6ème
personnes et en fonction de lobjet des mêmes
pronoms, infixée avant les désinences personnelles
de sujet : GAITUZTE nous ont.
⇒ lapparition de ce /w/
aux 4ème et 5ème personnes
suppose lancienne forme du duel : BI-OK (BI
HAUK) ces deux-ci encore indifférenciée
en bsq. et désignant aussi bien nous deux
que vous deux ; les désinences personnelles
verbales postposées (avoir) et
préfixées (être) permettent
la discrimination entre les deux pronoms. |
► Pronom réféchi
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
Repose
sur /*sewe/*swe/*se/
Il vaut initialement pour toutes les personnes.
Cest encore le cas en slave et balte.
La réflexivité sexprime
aussi par : ⊲ lanaphorique /véd.
/a-/, gr. αὐτός
même ⊲ la voix médio
passive ⊲ moyen lexical (véd.
tanū́ corps) |
Quatre procédés
de réflexivité : 1.
une sifflante marquant la réflexivité apparaît
à linitiale des présents
impersonnels, sauf lirréel : /Z-/
en place de /D-/ (désinence
3ème personne) à toutes les
personnes : GERTA ZAIT, ZAIK, ZAIO,
ZAIGU, ZAUZU, ZAIE il
mest, t, lui, nous, vous, leur est arrivé
après la désinence et laugment
au prétérit (désinence
/Z-/ 3ème personne au
prétérit) ZE(N)ZAITAN,
ZE(N)ZAIKAN, etc. Après lauxiliaire
LI (← LEI) à lirréel
présent et passé : gerta LIZAKET,
LIZAKEK, etc. il marriverait, il
tarriverait, etc. Une confusion
dimportance qui tend à devenir canonique
: LIZATE (forme du réfléchi)
pour LITAKE (LIDAKE) il serait
← BALITZ sil était,
dont la sifflante /IZ/ (être) se confond
phonétiquement avec le tour réflectif.
lanaphorique permet dexprimer la réflexivité
: GALERETAN HIGATU BEHAR NAIZENA [Moi, lhéritier
de Borda-Xuri] qui me crèverai dans les galères.
2. la voix médio passive permet la
même idée : ITZULI NAIZ je me
suis retourné, EDANA DA il est
bu = il sest enivré.
3. aussi moyen lexical comme en védique
avec : BERE BURUA sa
(propre) tête : BERE BURUA
GAIZTEN DU il senvenime,
BERA αὐτός
: BERA nahasi da il sest fourvoyé
(lui- même) |
► les dérivations pronominales
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
Il y a deux classes
principales de dérivation secondaire :
les dérivés dappartenance
en /*o/*yo*(t)ero/
: ⊲ sur la base du thème ;
⊲ par hypostase sur le thème de génitif
: génitif /*tewe/
→ adjectif /*tewo/
tuus
des adjectifs de possession :
Lindo-iranien en /*want/,
mais avec le sens de tel que, véd.
mā́-vant
tel que moi. |
Dérivés
dappartenance : les possessifs : NERE,
HIRE, BERE/*EIRE(N), GURE
de moi, de toi, de lui, de nous, etc. (les
3èmes sont des pronoms démonstratifs).
Ce sont des génitifs sur thème nu : désinence
/EN/, mais /N/ amuï au singulier. Le
/R/ infixé semble phonétique (?).
Par hypostase
: NEREA qui est de moi = le mien ;
larticle défini et le pronom anaphorique
se confondent. HIREA, GUREA (cf. angl. ours).
Les suffixes de bsq. /-AR/-TAR/
correspondant aux formes i.-e. /*er-o/t-er-o/
← TARR-A → GUTAR des
nôtres, HITAR/HITIAR celui, ceux
des tiens sont des désinences de génitif
de bsq., que lon retrouve pour marquer lorigine,
la provenance, la nationalité, etc. : BAIGORRIAR
de Baïgorry, DONOSTIAR
de Donosti, AFRIKATAR africain,
HOLANDAR, etc... Léquivalent
de indo-iran. /*want/
semble résider dans bsq. /-ANTZ/ : NIRE
ANTZA-RAT à ma ressemblance.
Ce suffixe procède du substantif ANTZA/AINTZA
manifestation, représentation, gloire
→ ANTZER-KI théâtre,
ANTZE SLE acteur, théâtreux.
Ce terme pourrait répondre au radical /φαν-/
(phan-) de gr. φαινομαι
(phainomai) montrer, mettre en lumière, faire
connaître de li.-e. /*bhe(e)ə2
/ → φάσις
(phasis) apparence ; la nasale de /φαν-/
se retrouverait dans palaïte
pa-na-a-ga-an-zi, sil signifie bien il
apparaîtra, dans skr. bhānú-
et avest. bānu
lumière, éclat.
Pour lassimilation bsq. /ANTZ/i.e. *want,
cf. lat. ante →
v. fr. ains et bsq.
ANTZ → NORANTZA direction.
Quant à labsence de la consonne initiale
de la forme basque, le phénomène est classique
: UZTARRI/BUZTARRI, AZTIGAR/GAZTIGAR. |
|
|
- LES PRONOMS DEMONSTRATIFS
ET LES PRONOMS ANAPHORIQUES |
|
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
Les formes
en /*e/*o/
ont leur flexion proche des noms thématiques.
Les formes en /*i/
ont la flexion proche de celle
des noms en /*i/ différenciées
sur quelques points comme dans la flexion de lanaphorique
/*so/*to/
qui se suppléent
⇒
/*so-/
(?) ⇒
/*to-/
(?) ⇒ |
⇒/*so/*to/
formes qui semblent correspondre, en emploi anaphorique,
à bsq. ZOIN/HAUR/HORI/HURA.
⇒ /*so-/ ZOIN
qui et qui ? et en anaphorique
lequel, que. ZOIN pourrait être une
forme fléchie (génitif extractif) *ZO-EN
= lequel de (lensemble), sens quil
a réellement dans la langue : cf. ZATIREN
BAT une partie, litt. une des parties
; GIZONEN BAT un quidam, litt. un
dentre les hommes. ⇒ /*to-/ HAUR/KAUR
celui-ci, H/KORI celui-là,
près de toi, H/KURA celui-là,
là-bas. Lalternance t/k
est régulière, cf. gr. τις/quis
lat. |
Suite de l'analyse
comparative
|
|
1- les déclinaisons
du singulier
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
Décl. sing. |
indo-européenne |
latine |
grecque |
N. m. |
/*so/ |
|
|
A. m. |
/*to-m/n/ |
(is)tum
|
τόν |
N. A. ntr. |
/*to-d/ |
(is)tud |
τό |
|
|
|
|
I. |
/*te/o-H1
/ |
(is)tō |
τῆ
(adv) |
D. |
/*te/o-(sm)-óy/ |
(is)te |
τῷ |
G. |
/*te/o-(y)o/ |
(is)tius |
τοῖο |
Abl. |
/*te/o-(sm)-ōd/ |
(is)tōd |
τω̅ |
L. |
/*te/o-(sm)-i/ |
|
|
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Déclinaison singulier
|
ZOIN |
KAUR/HAUR |
N. ergatif |
ZOINEK |
HUNEK |
absolutif |
ZOIN |
HAU |
C.O.D. dés. zéro |
ZOIN |
HAU |
|
|
|
Instrumental |
ZOINTAZ/ZOINEZ |
HUNTAZ/HUNEZ |
Datif |
ZOINI |
HUNI |
Génitif |
ZOINEN |
HUNEN |
Ablatif-élatif |
ZOINTARIK |
HUNTARIK |
-adlatif |
ZOINTARAT |
HUNTARAT |
-prolatif |
ZOINTAKO |
HUNTAKO |
-partitif |
ZOINIK |
HAU(R)IK |
-inessif |
ZOINTAN |
HUNTAN |
Unitif |
ZOINEKIN |
HUNEKIN |
La régularité de flexion des obliques est
obtenue partout en prenant pour base le thème de
génitif (hypostase), ce qui confirme le caractère
de particules post positionnelles des désinences
casuelles comme pour la flexion nominale.
Les paradigmes de pluriel montrent un /e/ pluralisateur
comme dans le nom qui est supporté par larticle
défini, qui se confond avec le pronom anaphorique
; la contraction en /o/ des formes HAUEK,
HAUEN... → HOK, HOON... dialectalement.
|
2- les déclinaisons du pluriel
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
Décl. pluriel |
indo-
européenne |
latine |
grecque |
N. m. |
/*toy/ |
(is)tī |
τοι,
οὶ |
A. m. |
/*tōns/ |
(is)tōs
|
τόνς |
|
|
|
|
N. A. ntr. |
/*teH2/ |
(is)ta |
τά
⇒ |
|
|
|
|
I. |
/toH1ı̊s/ |
(is)tīs |
τοῖς |
|
|
|
|
|
|
|
|
D. Abl. |
/*toy-bh/m/ |
|
|
G. |
/*to(ys)o(ɜ)m/n/ |
(is)torum |
τῶν |
L. |
/*toy-su/ |
(is)tīs |
τοῖσι |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Déclinais.
pluriel |
ZOIN |
KAUR/HAUR |
N. ergatif
|
ZOINTZU-K |
HAUEK, HORIEK, HAIEK |
abolut. |
ZOINTZU |
HAUK, HORIEK, HAIEK |
|
ZOINAK |
(dialectal) |
|
|
HOK, HOIK, HEK |
dés. zéro
⇒ C.O.D. |
ZOINTZU |
HAUK, HORIEK, HAIEK |
|
|
|
Instrum. |
ZOINTZUZ |
HAUEZ, HORIEZ, HAIEZ |
|
(défini ▼) |
(dialectal ▼) |
|
ZOINTZUEZ |
HOTAZ, HOITAZ, HETAZ |
Datif |
ZOINTZURI |
HAUEI, HORIERI, HAIERI |
Génitif |
ZOINTZUEN |
HAUEN, HORIEN, HAIEN |
Elatif |
ZOINTZUTARIK |
HAUETARIK, HORIETARIK, HAIETARIK |
|
|
(dialectal ▼) |
|
|
HOTARIK, HOITARIK, HETARIK |
Adlatif |
ZOINTZUTARAT |
HAUETARAT, HORIETARAT, HEITARAT |
|
|
(dialectal ▼) |
|
|
HOTARA, HOITARAT,
HETARAT |
Prolatif |
ZOINTZUEN-TZAT |
HAUENTZAT, HORIENTZAT, HAIENTZAT |
|
(dialectal ▼) |
(dialectal ▼) |
|
et TA-KO |
HOONTZAT, HOIENTZAT, HEENTZAT et
TA-KO |
Extractif |
ZOINTZURIK |
HAUEIK, HORIEIK, HARIEIK |
|
|
(dialectal ▼) |
|
|
HOIK, HOIIK, HAIIK |
Inessif |
ZOINTZUTAN |
|
Unitif |
ZOINTZUEKIN |
HAUEKIN, HORIEKIN, HAIEKIN |
|
|
(dialectal ▼) |
|
|
HOOKIN, HOIKIN, HEEKIN |
|
Lintérêt des paradigmes de pluriel est de
mettre en lumière la similitude de :
/e/i/
de pluriel
la nasale de génitif
la sifflante dinstrumental
les désinences des obliques qui reproduisent les
prépositions de latin /ad/ex/in/cum/,
de grec /συν/,
angl. /to/ et bsq. /KO/
(suite) LES PRONOMS DEMONSTRATIFS ET
LES PRONOMS ANAPHORIQUES
I) OBSERVATIONS
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
Le
supplétisme /*so/*to/
........................
⇒ Labsence de
désinence au nominatif masculin ⇒ singulier
Lexistence de thèmes
secondaires anciens ⇒
(indo-iran. *tay-bhyas
: got. þ̅is-
→ génitif
pluriel þ̅iz-e)
et lat. e(y)o.
La présence déléments
infixés entre thème ⇒
et désinence : /*-sm/ même
: dans le datif singulier /*te/o-sm-ōy/ (indo-iran.
et germ.) ; dans le génitif pluriel /*toy-s-o(o)m/n/
qui cumule les deux particularités. |
⇒ Supplétisme
partiel de ZOIN et HAU en anaphorique,
plus ou moins bien toléré
par la langue actuelle. ⇒ Désinence
/K/ dergatif sur thème de génitif
de la base. ⇒ Existence de thèmes
secondaires : ZOINTTO,
ZOINTXE, ZOINTSU
HAUXE, HAUTTO
⇒ Présence déléments
infixés entre thème et désinence
dans KAUR/HAUR
: HAUBERA ce même, mais
aussi indépendamment : datif
HUNI BERARI avec désinence
à chaque élément pour
lexpressivité ; et encore en
préfixation BER-HAU, BER-HORRI. |
II) L’ORIGINE DES THEMES PRONOMINAUX
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
Des particules
invariables en sont la base,
particules qui tendent à sagglutiner, doù
les particularités à la flexion :
a) SUPPLETISME ← usage de particules
⇒
différentes. Différence entre la forme
des nominatifs du pronom et celle de son accusatif qui
est celle de la désinence personnelle du verbe
:
/*tom/ :
latin objet accusatif eum
⇒
a comme sujet correspondant non
pas
/*so/,
mais la désinence de troisième pers.
du singulier du verbe, lat. /-t/,
hitt. /zi/
⇒
(cf. angl. déictique : they
ils, he
il,
it celui-là,
ce, etc.).
b) /*so/
de li.-e. est une particule de phrase : ⇒
le véd. connaît « /sá/
initial figé », présence dun
élément /sá/
dont le sujet nest pas un masculin singulier.
c) LES THEMES SECONDAIRES sont issus
dune agglutination de particules.
⇒
Ce qui explique la quatrième particularité.
d) DES ELEMENTS INFIXES dans les
⇒
pronoms démonstratifs i.-e. qui sont des
particules identifiables ailleurs : /*sṃ/,
lat. sem lunité,
le même → semel,
simplex, singulī ; gr. ὁμος
(homos). |
⇒ La différence de forme du pronom personnel
suivant quil est sujet ou objet en i.-e., très
marquée en bsq se retrouve avec les pronoms démonstratifs.
⇒ HURA absolutif ← /*ER/*OR/
sujet déictique lui, celui-là
peut se retrouver tel quel en fonction objet. MAIS
SUPPLETISME : ⇒ /D/ préfixé
le représente en fonction sujet : DU il
a, DA il est.
⇒ /D/ préfixé en fonction objet-patient
semblablement formé : DU il
la. Le contraste est levé par la marque
dergatif du sujet et de la diathèse
: Ergatif 1º AITA
IKUSI DU il a vu père
2º AITAK IKUSI DU père
la vu Diathèse
1º IKUDIA DU il la
vu 2º IKUSIA DA il
a été vu ⇒
Un correspondant bsq. pourrait être /TA/DA/
donc, en conséquence de quoi,
par suite de ce qui précède, etc...
Soit un ligateur comme BERAZ, ZERAZ, ZOINAZ,
etc., introduisant une nouvelle phrase qui se trouve mise
en relation avec lénoncé antérieur.
Exemple, on pense à ZOIN/ZUIN qui,
quel, autre correspondant possible de i.-e. /*so/
; à ZEREN (← ZE-*RE-N,
génitif prolat.) quā
rē, fr. car.
⇒ Ce pourrait être le cas de HAUR
ceci ici qui donne HORI cela
près de toi = lat. is-te.
La base en est /ER/ → génitif EREN
(Azk. 150 : EREKIN, EREN BURUAK), pluriel EI/HEI
→ génitif EIREN/ lat. eorum.
⇒ Forme basque correspondante : /HAB-/OB-/
dans Souletin HABORO la plus part,
litt. tous ensemble et Liçarrague OBORORIK
BIRJINA vierge tout de même, révèlent
bien le contenu sémiotique de la forme.
Bsq. HAU(R) dériverait-il dun
/*E(R)OB/ ? |
III - LES PRINCIPAUX THEMES PRONOMINAUX
INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
/*e-/o-/,
hitt. /a/ pronom
anaphorique enclitique des cas directs suppléé
par /*so/
; → cas obliques de lindo-iran. *ayám
démonstratif proche et anaphorique (génitif
singulier a-sya,
etc.) ; ceux de lat. is
(génitif singulier ejus
← /*esyo/
).
Ce thème /*e-/o-/
est de la même forme
que les particules /*e/*o/
: ......................
⇒
(ligateur de phrase anatolien /a/
; particule de phrase mycénienne /o/,
augment /e/ ), et
la voyelle thématique /*e/o/,
dont la valeur dorigine est celle dun article
défini, procède de ce thème/*e-/o-/.
/*ey-/i-/,
lat. is, germ. *is,
v. irl. é,
⇒
cas directs dindo-iran. ay-ám.
Probablement identique à la particule /*i/
déictique (gr. οὑτοσ-ί
celui-ci) et actualisante (désinences
verbales primaires). Comme /*e-/o-/,
/*ey-/i-/
fournit un article défini postposé.
/*yo-/
: ► sert de relatif indo-iranien,
grec, phrygien, slave et, en partie, celtique.
► Sert darticle postposé
en iranien, baltique et slave et, pour ces
deux derniers, à former ladjectif
long /*so-/
et /*to-/ forment
le corrélatif de /*yo-/
et de ses substituts.
Le couple donne la fonction darticle en grec et
germanique. ► /*-so/
est initialement une particule de phrase.
► /*-to/
est aussi une particule de phrase, hitt.
ta et.
/kwo-/
et /kwi-/
interrogatifs gr. τίς,
thessal. κις,
génitif τέο
et τεῦ,
att. τινος,
........... ⇒
datif τεω̨/τῳ
(teōi/tōi), accusatif τίνα,
nominatif pluriel τἵνες.
Existent forme ἄ-τινά,
forme σά
= τίνα,
σά μαν
= τί μῆν
pourquoi. Accusatif hitt. kuin,
avest. čı̊m,
lat. quem, gr. *τιν
a reçu une désinence /α/
et puis la flexion généralisée τίνος,
τίνι,
etc. Au nominatif pluriel animé v. lat. quēs
de *queyes, avest,
čayas.
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⇒ Bsq.
/A/ proposé est : article défini,
pluriel /E/ pronom relatif anaphorique
et enclitique on ne parle guère de voyelle
thématique pour leuskera, mais
de détermination, /E/A/ : USOA
palombe, HEGOA
vent du Sud, aile et dans les dialectes méridionaux
USUE, EGOE,
etc... ladjectif long déterminé
pouvant prendre statut de substantif abstrait
: EIDER/EDER beau → EDERRA le
beau. Quant à laugment,
identité formelle en i.-e., ce nest pas
le cas en euskera NABIL je circule,
N-EN-BIL-EN je
circulais ; NATOR jarrive,
N-EN-TORREN jarrivais...
Forme expliquant peut-être les augments
des autres langues. /*EN/ (←
ENGOITIK désormais)
et /UN-(E)/ thème le
moment, linstant sans actualisation,
cest à dire alors.
⇒ Bsq. /A/(H)A-K/ ergatif)
singulier, et /E/EI/EU/ pluriel lui,
celui-là là-bas et eux, ceux-là
là-bas. Le /s/
de lat. is pourrait
être une désinence ancienne dergatif
qui tombe au féminin ea.
Comme déjà indiqué à la dérivation
nominale suffixe Nº 7, ce pronom /*ey-/i-/,
qui formellement sidentifie à une désinence
de datif (aspect prospectif) donne aussi :
la désinence verbale primaire /I/ (hic
et nunc) IKUSI vu,
ERORI tombé
; larticle défini : HANDI
grand, GELDI à
larrêt, calme, JARRI
qui est assis → JARRIA
adjectif long ; le parfait avec désinence
délatif /-IK/ dans ZUTIK
debout, HILIK
tué
Ce /yo-/ i.-e.
semble correspondre à /KO/ du basque
formellement désinence de génitif
de provenance pronom anaphorique enclitique
qui peut prendre larticle défini
pronom de renforcement. ETXEN HAZITAKO
ZALDIA/HAZIRIKAKO ZALDIA
le cheval QUI a été élevé
à la maison
Cf. bsq. /TA/DA/ et, donc
Conjonction de coordination, ligateur de phrase.
Postposé à la base verbale, exprime
lidée de possession ou détat,
cf. lat. barbātus,
bsq. EDANDA en état de
celui qui a bu = ivre Cest donc
à la fois un pronom et un article défini.
⇒
Il semble bien quil y a correspondance et recouvrement
réciproque des formes i.-e. et des formes basques
: /ZUIN/ZEIN/ZOIN/ lequel,
quel, qui interrogatif et anaphorique,
qui se décline comme hitt. kuin,
avest. čı̊m,
lat. quem,
gr. *τιν,
etc. Les alternances /k/s/
(/z/ bsq.) sont régulières. |
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- EXEMPLES DE
CONSTRUCTION DE PARTICULES ET DE PRONOMS |
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INDO-EUROPÉEN |
EUSKARA |
➣ Indo-iranien
*ay-ám celui-ci
← /*ey/ pronom
lui-même issu de deux particules /e/
celui = lat. /e/
figurant au génitif, datif, ablatif locatif singulier
; agglutiné avec la particule /*i/
déictique (gr. οὑτοσ-ί)
ci et actualisante (voir supra). Ce /*ey/
sadjoint /*em/*om/,
particule accolée aux pronoms personnels : indo-iran.
*ah-am, *way-am,
etc. Le féminin *iyám
← /*iH2
/ + /*em/*om/
; neutre *idam →
lat. idem.
La particule /-*om/
interprétée comme dési- ⇒
ence daccusatif thématique en latin, dans
la forme /eum/ qui
vient de /*ey-om/,
a donné naissance à un thème secondaire
/e(y)o/,
qui a fourni la plus grande partie des formes de lat.
is à lépoque
classique. ➣ Indo-iranien
*(a)sā́w,
véd. asaú,
avest. hāu, v.
pruss. hauv : /*e/
+ /*so/ + /H2u
/. /H2u
/ a donné véd. /u/
et gr. αὖ
(aũ) dautre part, à
son tour.
Gr. αὐτός
← /αὖ/
+ /το-/
encore lui, le même ; gr.
οὗτος
← /*so/ +/H2u/
+ /to/ et encore
lui, celui-ci, ce.
➣ Lanatolien illustre le mécanisme
de constitution de pronoms à partir de telles séquences
: la corrélation y est fondée sur /kwi-/
un certain, qui... /n(u)-a/
alors, lui : cette particule /nu/,
perdant sa voyelle finale, constitue avec le pronom /a/
une liaison stable /na/,
qui nest pas loin du statut de pronom. |
➣ Bsq.
/*E(R)/ (ERE/ génitif = sien)
+ /I/ dans les pluriels : HAUIEK
(← HAU-I-E-K , ergatif) ceux-ci ici,
HA-I-E-K ceux-là là-bas,
et singulier et pluriel HOR-I/HOR-I-EK.
Léquivalent de *em/*om/
est peut-être intégré dans les formes
/HAUR/HORI/HURA/ complexes et dont
le détail échappe (voir supra). Le sens
de même sy trouve dans NIHAUR
moi-même, HIHAUR toi-même,
GUHAUR nous-mêmes, EURAK
eux-mêmes. ⇒ Le génitif
bsq. ERE(N) ← /*E/ celui,
pluriel EURE(N) a donné la forme BERE
pourvue de tout le paradigme des déclinaisons,
BERA même, le même et seul,
et avec toutes les flexions.
Un doute subsiste quant à la possible contamination
de cette forme avec le théorique /BER/ de
BERRIZ de nouveau qui pourrait être
un ordinal de /BI/BE/ deux cf.
ETCHAHUN Barkoxe : HEREN troisième,
LAUREN quatrième, HAMABIREN
douzième, etc.
➣ Bsq. HAU celui-ci, ce :
démonstratif proche postposé
au mot quil détermine ;
démonstratif déictique : absolutif HAU,
ergatif HUNEK ; et
anaphorique relatif, rappelle lantécédent,
suppléé par ZOIN et
/A/NA relatif et article défini.
Sadjoint des particules dappui déictique
HAUXE celui-ci ici, HAU-BERA/BERHAU
celui-ci même.
➣ Le bsq. anaphorique /-NA/ a bien le statut
de pronom relatif : /AN-A/EN-A/UN-A/.
La particule à nasale pouvant être une désinence
de génitif extractif (superlatifs), adverbe de
temps /UN(E)/ le moment, linstant,
une désinence dinessif locatif, une conjonction
de subordination /AN/ (cf. gr. /ἄν/
antéposé).
Lensemble constitue un pronom anaphorique. |
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