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AZITZA, AZIKA (S) “semailles, semis” ; AZITU = (H)OZI-TU = BURNA-TU/TZE “germer” ; l'idée de semer, répandre des graines se dit EREIN, d'une autre racine, grec σπείρειν (speírein) ?.
  Bsq. AZITZA évoque lat. satis “action d'ensemencer”. E. BENVENISTE, Noms d'agents, noms d'action, 99. Ceci nous mène à lat. serō “semer”, M. 617, gr. σπεί-ρω (speí-rō) “semer” et “répandre, disperser”, d’une racine i.-e. /*-/, /*-/ got. saian, v. sl sěj?, lit. seju, seti.

A. MEILLET, 617 : « Serō, sērū, satum, serere “semer, planter” = φυτεύω (phuteúō) sens propre et figuré. Se dit des plantes qu'on sème et des arbres qu'on plante : s. oleam et vitem, Cic., Rep. 3, 9, 16 . ». Sēmen “semence, germe”, dont le /ē/ dénonce la chute du /r/ du radical /ser-/, nous confirme la réalité de la forme /ser/ (satum pour le vocalisme). Les formes bsq. SAR-TU “enfoncer, pénétrer, planter” et SER-TU/XER-TU “greffer” appuient le prototype qui doit être identique dans les deux langues. Cf. lat. īnserō “implanter” (sens propre et figuré) “greffer”.
  MEILLET, 618 « le double sens de serō “semer” et “planter” (cf. īnsitus) reporte à une époque où l'on semait non à la volèe, mais en enfonçant un à un les grains dans la terre. » Lat. Sēmō, -onis était le nom d'un ancien dieu des semailles, Sēmō Sancus, à comparer à bsq. ZANKA-TU futuēre, sens que ne rapportent pas Azk. et Lh., qui donnent les sens de “soulever” ? et “boire avidement” ; Cf. béarnais “avoir la zanquet = être en superforme”. Le /a/ initial de AZI peut nous suggérer une “prothèse” ou un augment de verbe dont le radical serait /*ZAR-/*SAR-/ (phonétiquement /s/ apical, /s/ palatal : bsq. /z/ et /s/ se permutent dialectalement), dont le sens serait le même que celui de bsq. SAR-TU et lat. serō “semer, planter, enfoncer”. Ainsi ZANKATU (de /*ZAN/ + /KA/ + /TU/) “enfoncer à coups redoublés, coïre” semble être un doublet de ZANPATU (k/p régulier) “frapper, battre, cogner très fort, applatir”. Racine HAN/EHAIN, aoriste de HO/JO (permutation h/z) “frapper, battre” “coup de vin”, Lh. 1071.
AZI serait-il une forme fléchie d'un verbe (disparu ?) signifiant “enfoncé” ? A-*ZA(R)UI (cf. parfait de lat. serō = sēuī ) : le même écart qu'il y a de bsq. /SAR/ à /(A)ZI/ se vérifie de lat. serō à sēuī. L'objection de “l'augment” du bsq., qui serait rédhibitoire pour la pertinence du rapprochement est réfutable : cf. bsq. E-GOSI “cuire, cuit” et lat. coxī, parfait de coquō “cuire” ; bsq. I-KASI “apprendre, appris”, I-KASTEN “apprendre”, gérondif, et lat. castus “qui se conforme aux règles et aux rites”, M. 104 « castus semble bien correspondre à skr. çiṣṭaḥ “instruit, éduqué, bien dressé”.
EREIN ne peut se superposer à gr. σπειρω (speirō) “semer, engendrer, répandre”, en l'état si ce n'est pour le sens identique. Sa racine doit signifier originellement “pleuvoir, arroser”, cf. URI “pluie”, EUR-IN “faire de l'eau = pleuvoir”, ῤέιν (ϝ/wréin) “couler”, οὑρέιν (ϝ/wouréin) “uriner”, lat. ūrīna “urine”. M. 755 : « on ne peut comparer directement gr. οὐρεω (ϝ/woureō) “j'urine” [à lat. ūrīna] qui a dû commencer par /ϝ/, à en juger par les formes ἐοὑρουν (eϝ/wouroun), ἐοὑρησα (eϝ/wourēsa), ἐοὑρηκα (eϝ/wourēka), et dont on rapproche le groupe de gr. ἔρση (ϝ/wérsē) “rosée”, etc. S'il y a parenté, elle est lointaine, M. 755. Mais cf. le groupe de skr. vā́r, vā́ri “eau”, tokh. A wär “eau”, qui recouvre le bsq. HUR “eau”, (H)URTZI “ciel, dieu, orage, tonnerre”. Bsq. EREI “jet de lait émis de la mamelle” (HN).

  Quant au rapprochement avec gr. σπείρω (speirō) et lat. spargō “répandre” (spargere semina), on peut évoquer le bsq. ZAPAR “pluie torrentielle”, ZAPAZTA “éclaboussure”, ZAPART : “averse” ; “explosion, éclat, projection”, TSINPART “étincelle”. MEILLET 638 pour lat. spargō : « on rapproche ordinairement le germanique : type angl. sprinkle “arroser, soupoudrer, pleuvoir”, spark “étincelle”, etc, et lit. sproga “étincelle”. [...] Le perfectum secondaire en /-/ permet de croire qu'ici /-ge/o / est un suffixe de présent. Dès lors, on peut rapprocher gr. σπείρω (speirō) “je sème”, cf. (avec le /ph/ “populaire”) l'arm. spʽṙem “je disperse” (sʽpirkʽ “dispersion”), pʽarat “dispersé”, etc... »

  ZAPAR-T est un thème I plein, σπείρω (speirō) -spargō-spark... des thèmes II réduits. Dès lors, Chtr. 1035-1036 : « /*sper/ “répandre” [que] le grec est le seul à utiliser », ne peut être considéré comme une “racine” orthodoxe, mais résulte d'une coupe contestable : /σπειρ-(speir-)//spar-/ /*ζα (za)/ δíα (diá) + /*πειρ-/*παρ-/ (peir-/par-), à sens de bsq. BARREA “épandre, disperser” (?) de /*BAL-/*PAR-/*BAR-/ “bas, à terre”, “étendu, large”, cf. gr. πλατυς (platús), thème II, “plat”, βαρúς (barús) “lourd, voix de basse”. M. 638 : « On ne saurait, d'ailleurs, préciser en quelle mesure (1) /sp(h)er-/ “frapper (du pied)”, etc., est apparenté à (2) /sp(h)er-/ “disparu” ?... », en faisant allusion aux théories de Walde, vergl. wört.
  Bsq. ZAPARTAKO signifie aussi “coup violemment asséné”, “détente violente”, une idée de “projection” dans l'espace.

  De ZAMPATU “rosser, frapper” on peut rapprocher gr. θάμϐος (thámbos) “stupeur”, dont la sonore /ϐ/ s'explique par la position après nasale (Chtr. 422) : base /*dhā̆bh/ (POKORNY 233) qui évoque moy. angl. dabben “frapper doucement”, all. tappen, etc. « En ce cas, la nasale du grec est expressive (SCHWYZER), O. SZEMERENYI ... pose une base avec nasale /*dhembh/, /*dhm̥bh-/. » Cf. bsq. DANBAKA “heurtant, frappant”, variante de ZANPAKA.
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