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BERTZ, PHERTZ, BERX : “chaudron” ; “tambourin” (?) Lh. 150 ; “foyer et cendrier du four à chaux” ; “chaudron de sorcière” dit d'entonnoirs naturels par lesquels l'eau s'engouffre en tourbillonnant vers le sous-sol dans des torrents de montagne, cf. canyon de HARPE (Estérençuby).
  Le mot semble bâti sur un radical /BER-/, comme PERETA/PERRETA “cuve à eau” en bois ou en cuivre portée sur la tête par les femmes, et qui doit signifier “porter”, cf. i.-e. thème I /*bher-/, thème II /*bhr̥-/ “porter”.
  Correspondances probables : véd. bhari-tra “bras” (ou “cuve, baquet” ?) Chtr. 1191, gr. φέρε-τρον (phére-tron), gr. éol. φέρε-να (phére-na) et φερ-νη (pher-nē) “dot de la mariée”, bsq. ERREN “brue”, soit “l'amenée” ; ERNAI (1) “fœtus”, (2) “poutre maîtresse” qui soutient la charpente de la maison et (3) “biens paraphernaux” ; ERNARIgravide” ; LAP-HUR “voleur” ; EROAN “porter, emporter” ; lat. fero, gr. φέρω (phérō) “je porte”. Bsq. EROAN est un composé /ERA/, factitif, + /JOAN/ “aller”.  
  La forme BER-TZ surprend. Le suffixe /-TZ/ suggérerait la présence d'un auxiliaire “être” /-IZ/, comme dans EGOITZ “demeure” /(E)GO-/ “demeurer”, dans EMAITZ “don, donation” /(E)MA-/ “donner”... ? Soit une structure d'aoriste archaïque ? L'aoriste ou idée verbale pure de l'euskera actuel serait EROAN IZAN(A), soit le nom d'action /*EROITZA/ ou /*IRUITZA (cf. IRUAN, ETXAHUN Barkoxe), sans la consonne initiale /b/p/ qui pourrait réaliser une laryngale ancienne. L'aoriste de gr. φέρω (phérō) est un εφερσεν·ἐκύησεν (ephersen. ekúesen), Hsch., “porter un enfant” et un ἤφερα (ḗphera), tous deux apparus tardivement. Bsq. BERTZ ne semble pas pouvoir être, dans ces conditions, attribué à un emprunt direct au fonds grec, et on peut penser que l'euskera a effectivement connu l'aoriste “sigmatique” contracté à date ancienne. Ainsi, l'évolution du système verbal du basque se révèle, ici aussi, être allé dans le même sens que celui des autres langues i.-e. : partant de formes contractées à auxiliaires agglutinés et haplologiques réalisant une extrême complexité (cf. la conjugaison TRINKOA actuelle) vers des formes à conjugaison composée aboutissant à un système simple et régularisé. L'évolution semble quasi aboutie en basque, tandis qu'elle semble seulement en cours dans les langues indo-européennes modernes, dont le changement est ralenti par l'académisme officiel.
  BERTZ(A) serait donc un substantif déverbatif : “est porteur, a porté” = “porteur”. TOVAR & AGUD, 941, écartent l'hypothèse de CHARENCEY : BERTZ métathèse du béarn. brès ( lat. *bertium/*bretium) « no sabemos por qué, pues en PALAY significa “cesto” y como secundario “cuna” [...] Desde el punto de vista semántico exclusivamente esta etimología sería imposible... » Si la racine est bien /*bher-/ “porter”, il n'y aurait pas incompatibilité sémantique. De même nos auteurs repoussent la proposition de Karl BOUDA
« con georg. y avar parcǐ “cantaro”... [la comparación] queda anulada, pues alli es préstamo del arm. parč “jarro (para el agua)” », ce qui semble pourtant aller de soi, sauf qu'il est prohibé d'aller rapprocher formes basques et formes indo-européennes.
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