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BIZAR “barbe”. Le mot pourrait être un composé déverbatif de deux verbes :
ZARA-ZARRA “gratter”, ZARRAZ-T/TZARRAZ-T/TZARRASTA-TU “gratter, égratigner, déchirer” ; TZARRAMASKI “griffure, égratignure” ; (H)ATZAMAR de /(H)ATZ/ “extrémité, bord” et /TZAMAR/ = métathèse de TZARRAMA “coup de griffe”.
BI “être à”, “devoir” /BE/, cf. lat. fiō, fierī (archaïque, M. 209) “devenir” de la racine de fuī ombr. fuie “fiat”, fuiest “fiet”, v. angl. beo “je suis”, bis “tu es” ; bsq. BIZ “qu'il soit, soit” et les injonctifs BEDI, BEGO, BIHOA, BU (Oyhénart), troisième personne impersonnel, mais pas toujours : BETOR, BERRA (Axular) et les substantifs : BEDAR, PITO, BOTIKA, cf gr. φυτον (phuton) “plant”, etc.
  BIZAR signifierait “à gratter, qui doit être gratté = à raser”. Le terme /-ZARRA doit être du groupe de KARRA-KA-TU “racler”, lui-même de /KAR-/HAR-/ /KARRI/HARRI/ “pierre” (un des noms de la pierre) et qui pourrait être à l'origine du groupe de gr. κείρω (keirō) “couper, tondre” lat. căro, carnis, th. I, “(tranche de) viande”, gr. κρέας (kreas), th. II, “morceau de viande”, skr. kravis, th. II, “viande”, bsq. HARA-GI, ZERRA/XERRA, th. I, “tranche”, gr. χούρα (khoúra), th. I, “action de couper”, v.h.a sceran “couper”, etc.
  Bsq. ZARRA peut être mis en rapport avec ZORROTZ “aiguisé, tranchant”, cf. gr. ξυρόν (xurón) un vieux nom de couteau ou de rasoir, Chtr. 769, rattaché au verbe ξύω (xúō) “raser” et ξυράω (xuráō) “id.”, ξύρησις (xúrēsis) “fait de se raser”, skr. kṣurá “rasoir”, skr. ks̥ṇáutrati avec diphtongue longue “frotter, polir, aiguiser” et skr. ks̥ṇo-tra “pierre à aiguiser” forme à laquelle semble répondre bsq. GEZ-TER(A), avec la nasale en moins “pierre à aiguiser, queux”, cf. fr. queux à faux = aiguise faux. La racine i.-e. /*kēs-/ “gratter”, cf. GEZI “flêche” et GEZ-TER/TAR (/-TER/-TAR/ suffixe d'instrument, d'agent) avec sonorisation de la labiale initiale, ordinaire dans la langue. Cette racine /*kēs-/ se retrouve dans lat. cōs “pierre à aiguiser, queux”, skr. çiçāti “il aiguise”, lat. nouacula “couteau, rasoir”, dans lequel elle aurait disparu (de /*ksnouā́-tlo/ avec /-tlo/, suffixe d'instrumental ; un verbe *nouāre aurait existé qui aurait disparu par suite de son homonymie avec le dénominatif de nouus “nouveau”, Chtr. 446), arm. sur “tranchant”, gr. ξεω, aoriste ξέσσαι (xéō, xéssai) “je gratte, je racle”. Le lit. sku-t-u̇, sku̇-s-ti “raser, gratter” reposant sur une métathèse, Chtr. 769, lett. skuvu, skut, etc. Cf. bsq AIZ “pierre”, EZ-TEN “dard”, “pointe de flêche ?” sans /k/ initial actuellement, mais voir KARRAKA, TZARRAST, etc. ; le lat. rādere “gratter, écorcher, raser”, pour lequel M. 563 dit : « aucun rapprochement net. Le vocalisme ne se laisse concilier ni avec celui de lat. rōdō “ronger” ni avec celui de skr. rádati “il gratte”. Mais une parenté semble probable ; des difficultés de ce genre sont courantes dans les termes techniques. »
  Nous pensons à une métathèse ancienne de TZARRAZT à rádati et rādere “raser”, cf. Loi des XII Tables : mulieres genas ne radunto “les femmes ne (se) raseront pas les joues”. Métathèse encore, semble-t-il, lit. barzdā “barbe” et barzdótas = barbātus BIZARRA ?
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