EZNE/ESNE : 1º “lait” ; 2º
“sève” de certaines plantes (R), à propos de la
montée de sève des sapins au printemps. En composition EZNA-/ESNA-
“lait” [une forme ESENE “lait”, GASENA
“fromage” existait encore récemment (particularité
d'énonciation de Iroz, famille d'Estérençuby, ascendants
à Luzaide et Lasa)] et GASNA “fromage” sur une
autre racine. ESNEKI “laitages”, “caillé,
yoghourt, etc.” (ENSIA “lait” chez les Arrozteguy)
Sens : “lait” de la mère, de la nourrice par opposition à LEKA “bave, liquide visqueux des anguilles, des limaces, etc. Cf. lat. lāc, -tis, gr. γάλα, γαλακτος (gála, galaktos) “lait”, “sève”. Le nom i.-e. commun du lait est inconnu. Chtr. 207. On peut supposer que le mot se relie à USAIN/USNA “odeur”, dont le radical se retrouve dans USTER “corrompu, faisandé” et “puant”, USTEL “pourri, pourriture, corrompu”, etc.... Cf. gr. ὄζω (ózō) “sentir, puer” /*os-yo/, gr. ουσμη (ousmē) “flair” bsq. ASMIA “odorat du chien” et ASMU “invention, réflexion, pensée”, etc... Le lait se corrompt facilement, tourne et s’acidifie rapidement. Cf. gr. πυός (puós) “collostre ou premier lait” et πὐον (puon) “pus” bsq. USU “pus”. De plus, l’euskera a un autre terme pour “puanteur, fétide” : KAR(H)ATS KARA-TU “pourrir” dont le probable doublet biscayen GALATZ a les sens de : 1º “beurre de vache”, 2º “peau du lait”, 3º “graisse animale” et 4º “crémaillère”, acception qui renvoie à GAR-A “tête, hauteur, sommet, ...” à la base de l’idée de “suspendre”, “relever”, “monter, ...” avec des variations vocaliques : GORA “haut, hauteur”, GURI “beurre”, GURINA “graisse”, etc. Cf. lat. cărĭēs “pourriture”, skr. saras “crème du lait”, gr. γάλα (gála), génitif γαλακτος (galaktos) “lait”, sans étymologie, comme déjà signalé. Voir SUDUR. |
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