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GARRUMIA/GARRUMA : (Estérençuby) absent de Azk. et de Lh., doublet probable de MARRUMA, ORROMA MARRUMA/MARRUMIA “hurlement de bête sauvage, de matous qui se battent” à la saison des amours, “hurlement de chien pris au piège”. Les deux auteurs mentionnent MARRUMA avec le sens de “brame, mugissement”, Azk. 20.
  Existent GARRAMAZTU “s'enrouer”, GARRAMAU “enrouement”, Azk. 322, ARRAMANTZ/ ARRAMANTZIA, Azk., I, 73 “bruit, tumulte, vacarme”. Ce terme semble avoir élidé la consonne initiale (cf. BUZTARRI/UZTARRI).
  Le radical /*GAR-/*KAR-/ “cri” ne fait aucun doute, thème I plein GARRASI “cri strident”, KARRANKA “croassement”, un composé comme XAR-INGA “cornemuse”, ZAR-INGA “glapissement” et les formes contractées XAINGA “jappement” gr. κυων (kuōn) “chien”, ZINKA “cri de guerre” lat. canō, angl.-sax. sing, etc.

  Correspondances probables : skr. karŭ́ “chanteur, poète” ; gr. thème I, gr. dor. γᾶρυς (gãrus) et gr. γη̑ρυς (gērus) “voix”, κῆρυξ (kērux), mycén. datif singulier karuke “héraut”, gr. κοραξ (korax) “corbeau” ; gr. thème II, κράζω (krázō), réduit “crier, criailler”, κραυγή (kraugḗ) “cri”, rus. kruk, got. krūk, fr. freux, lit. krokiu et kraukiū “croasser, crier”... Une forme grecque frappante à rapprocher de bsq. GARRUMA semble être γη̑ρυς (gērus) “voix” γήρυγμα (gḗrugma) « employé par Æsch., Eum., 569, d'une trompette », Chtr. 220, qui évoque v. all. chara “plainte”, v. sax. karm “plainte”, got. kara “souci”, angl.-sax. cearre “plainte”, lat. garriō “bavarder”, v. irl. gairiu “j’appelle”, etc.

  Le bsq. MARRUMA/MARRUMIA, ORROMA “hurlement” semble faire écho à gr. μυρομαι (muromai) “mugir”.
  Des formes basques du même champ sémantique ou reliables à ce champ peuvent être évoquées : ERRAN-GURA “(ce qui est) à dire, souci, inquiétude, etc.,” et GURA “envie d'exprimer” puis “désir, envie, besoin”, cf. LO-GURA “envie de dormir” ; mais aussi peut-être GORGAIL/GORGAL “gosier”, GORGOIL “pomme d'Adam”, GARGAILLA “luette”, GARGARATU “ se rincer la bouche, cracher”, GARGALA, absent de Azk. et de Lh., “collier armé de pointes métalliques pour armer les chiens de garde des troupeaux contre l'égorgement par les loups”. Ceci supposerait “gorge”, “gosier”, etc., organes phoniques, perçus comme organes du cri, des hurlements, etc., se reliant à la même racine /*GAR-/*KAR-/ “cri” dans leur morphologie. Et le latin de son côté donne gurguliō “gosier” et gurguliō/gurguriō “crier, hennir, glousser”, puis gurges “gosier” et “gouffre, abîme”, reliée par Chtr. 285 à uorāre “engloutir, dévorer” bsq. ORGI “pain” ( OR-KI), bsq. BARUR “affamé, à jeun”, etc... Cf. arm. kokord et orkor “gosier”, formes à redoublement ; bsq. KOKOROS “cri d'alarme de coqs et de poules”, etc. Voir la famille de ZAUNKA, ZINKA, etc.
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