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GORBE/KHORBE “mangeoire, crèche”, BN “auge”.
  Cf. all. krippe “crêche” ; m.h.a. krëbe “corbeille” ; gr. φορϐή (phorbḗ) “fourrage”, φορϐειά (phorbeiá) “licou” spécialement pour attacher un cheval au ratelier, Chtr. 1187, mycén. poquewija “licou”, du verbe φορϐεῖν (phobeĩn) “nourrir les vaches”, mycén. ipopoqoi (datif par dissimilation de *iqopoqoi “éleveur de chevaux” ; gr. εὔ-φορϐος (eú-phorbos) “bien nourrir”, etc.
  P. CHANTRAINE 1188 : « les mycén. ipopoqoi, poqewija indiquent que le /ß/ du présent radical φέρϐω (phérbō) repose sur /*gw/. Il semble possible d'évoquer skr. bhárvati “il mâche, il dévore”... On aurait donc i.-e. /*bher-w-/ représenté en indo-iranien et, avec suffixation différente, I /*bher-gw/ dans φέρϐω (phérbō). » Le sens de “licou” relève de la synecdoque. Ceci nous mène à bsq. BARUR “affamé, à jeun, qui va avaler” de /*BAR/ +/-U/ + /-AR/ “être”. Voir ce mot. Cf. OR-GI “pain”, litt. “de quoi avaler”, des thèmes I, et thèmes II BROSKA “aliments solides dans lait, bouillon, vin, etc.”, avec doublet PORROSKA “miettes, hachis d'aliments” ; autre thème I, PHORROTA “pain de maïs sphérique”.

  Le /g/ initial de GORBE correspond au /k/ des formes germaniques et au gr. /φ/ (ph), et la laryngale s'est amuïe dans ORGI, mais pas dans PHORROTA qui doit être une formation bien antérieure à l'appartion du maïs dans l'ancien monde ; du reste ARTO, le nom bsq. du pain de millet anciennement, puis de maïs, et finalement de la plante de maïs, à l'époque moderne, existait dans le grec ancien αρτον (arton) “pain”, sans étymologie officiellement, mais qui pourrait avoir la même racine que ORGI, suffixée autrement (cf. φα-γί (pha-gí) et JA-KI “nourriture”, “mets, plat”). Enfin, à signaler pour la gutturale initiale de GORBE, lit. geriù “j'avale” (infinitif gérti “boire”) et lat. gurguliō et gurges de la racine /*gwerə-/*gw-/ō-/ “avaler”.

  Le synonyme φάτνη (phátnē) de φορϐειά (phorbeiá) et signifiant “mangeoire, crêche”, mais qui, par suite d'une synecdoque inverse est supposé en rapport avec le thème /*bhen-dh-/ “lier” (LIDEN cité par P. CHANTRAINE 1182). LIDEN pose /bhn̥dh-nā/, d'où gr. φαθνᾱ (phathnā), gaul. et lat. benna “chariot” dont la caisse est une grande manne d'osier. Le rapport sémantique entre /*bhen-dh-/ et φάτνη (phátnē) reste discuté (Chtr.).
  À titre de curiosité bsq. MAINATERA “crêche”, que l'on est tenté de dériver de fr. mangeoire, mais le suffixe /-TER/ d'instrument l'en écarte a priori. L'origine en est probablement /bhn̥dh-nā/ + suffixe /TER/.

  Pour φάτνη (phátnē) on peut penser à une base en relation avec φαγεῖν (phageĩn) “manger, avaler”, “engloutir”, ἔδομαι (édomai) “manger”, angl.-sax. eat, bsq. JAT-EN “manger”, cf. skr. bhakṣ-á “nourriture, boisson, plaisir”, thok. A pāk, thok. B pāke, “partie”, i.-e. /*bhagos/, etc., Chtr. 1168.
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