GUNE : 1º “lieu, place, intervalle, distance”
; 2º “parage, endroit” ; 3º “geste,
contenance” ; dérivés : GUNEKA “par parties”,
“d'espace en espace”, “de distance en distance”
; GUNEZ “à la portée”, “à
la commodité”. Lh. 389. GUNE “endroit, site” dans l'espace, face à UNE “moment précis, date, heure” dans l'axe du temps. Les composés BESO-GUNE (Roncal) “saignée du bras”, BIHUR-GUNE (Estérençuby) “tournant” avec synonyme BIHUR-GI, renvoient à l'idée d'“angle”, de “virage”. La forme GUNE pourrait résulter du composé GI-UNE GUNE, qui en synchronie actuelle nous apparaît une redondance, mais si /*GI/*KI/ dérive de TOKI “endroit, lieu” par aphérèse, le problème se résout : GUNE = “point de l'espace”. Cf. hitt. takan, génitif taknas, tokh. A tkaṃ “terre”. Chtr. 1259. Bsq. BELAUN “genou” semble un composé /*(B)EL-/ de /*wo / el-/ ? “tourner, pivoter” (cf. HEGAL “aile” de /*weg-/ “mouvoir” + /*wo / el-/ ?) et comme deuxième terme /*-AUN/*-AIN/ pour /-OIN/ “jambe”, ou bien /*-AUN/*-UN/ “point d'articulation” ? Le /b/ initial qui masque le /ϝ/ (digamma) de la racine peut correspondre à un morphème de duel (actuellement disparu) /BI/ “deux” ; ainsi BELAUN signifierait “les deux genoux”, comme tok. B kenine “les deux genoux”. Correspondances possibles : gr. γόνυ (gónu) “genou” est à la base de γώνια (gṓnia) “coin, angle” (toponymes en grec moderne : Ασή Γωνιά, (Asḗ Gōniá), commune de la Préfecture de La Cannée, en Crête ; villages de Μέσα Γωνιά et Eξω Γωνιά (Mésa Gōniá, Exō Gōniá) sur l'ile de Théra) ; skr. j̊̊ānu, pehlvi zānūk “genou”, lat. genu, tokh. A kan-weṃ bsq. ANKA, ZANGA, ZANGO “jambe”, ZANKA “canne à crosse recourbée” et “boiteux, à jambe tordue”, cf. GANGOLA “balançoire”. Voir UNE, NUNBEIT. |
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