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(H)ARITZ/ARITZ : “chêne rouvre”, bot. Quercus pedonculata ; “arbre en général”.
  Composé de de /HAR/AR/ “?” + /-AITZ/-ITZ/ “pied” HATZ “pied”, lat. pēs, gr. πούς (poús), skr. pats, etc. Le vocalisme de /-ITZ/ varie d'un composé à l'autre : (H)URRITZ ( HUR-ITZ) “noisetier”, /HUR/ “noisette”, cf. lat. corulus “noisetier”, où l'on voit le radical /cor-/ recouvrant bsq. HUR et peut-être EZ-KUR “gland, faîne”, et que M. 145 n'éclaire guère ; bsq. IRATZ/IRIATZ “fougère”, lat. filix/felix “fougère”, sans étymologie, M. 234 ; bsq. OT(H)ATZ “ajonc”, “touffe d'ajonc” /OT(H)E/ “ajonc” + /-ATZ/ “pied” ; SAGARTZE, GEREZITZE, INTZAURTZE, ELORTZE.... “pommier”, “cerisier”, “noyer”, “prunelier” ; ARANTZ “aubépine”, MILITZ “millet” ( IMILITZ “balayette en paille de millet), (H)AMETZ “chêne tauzin”, LEIZARTZ “frêne”, HALTZ “aulne”, ARDANTZ “pied de vigne”, etc. Le “suffixe” est toujours productif : ex. KIWI-TZE “plant de kiwi/yan-tao”, bot. Actinidia deliciosa.
  Le latin a divers noms d'arbres qui semblent comporter ce “suffixe” : ceras-us “cerisier” v.h.a. kersa (all. kirsche) face à gr. κέρασ-ος (keras-os) et arm. keras ; peut-être lat. cerrus “cerre”, une espèce de chêne (GER-NI-KA ?) ; lat. īlex “yeuse” ; arbos (ultérieurement arbor, -ris) “composé” de /AR/ “?” + /BOS/ cf. arbosem, arboses, f. car “productrice” de fruits ; Cerēs (cerus) “divinité des céréales”. Le grec a de même ce type de “suffixe” /-αξ/, génitif /-ακος/, sur des noms de plantes : σμῖλαξ (smilax), μιλαξ, -ακος (milax, -akos) “if”, bot. Taxus baccata. Chtr. 1027 : « les noms de plantes présentent volontiers le suffixe en /-dk/, cf. δόναξ (dónax) “roseau”, οἶσαξ (ϝoȋsax) “osier”, etc. Pas d'étymologie (pour smilax) . »

Le premier terme /HAR-/AR-/ de bsq. HARITZ se retrouve dans (H)ARRAI-A “chêne rouvre”, bot. Quercus petraea ; ARTE/URTE “chêne vert”, bot. Quercus ilex ; le suffixe /-TE/ à valeur de collectif “bois de”, à l'origine de toponymes bsq., gasc., cast. : ARTEAGA, LARTIGUE, ORTEGA, OURTIAGUE, etc. ; avec un /d/ à l'initiale DARTE “maquis de tauzins” à la limite climatique du chêne, vers 900/1.000 mètres d'altitude en climat océanique DARTE, DARTEMALDA (Estérençuby), DARTAGIETA (Uhart-Mixe), DARTAYETTE (Bayonne) ; DURTO “maquis de chênes ou hêtres nains”, etc. Toutes ces variétés d'arbres produisent des glands, source d'alimentation pour les hommes et les animaux. Or cette racine /(H)AR/ se retrouve dans bsq. ARTO “pain de maïs” depuis le XVIIème S., “pain de millet” auparavant, d'après H. GACHITÉGUY o.s.b., agronome, terme différencié semble-t-il de ORGI “pain de céréales ?” (Codex Calixtinus).
  D'autre part, le gr. φηγός (phēgós), féminin, “sorte de chêne” φαγί (phagí) “nourriture” de verbe φαγεῖν (phageîn) “manger, dévorer, avaler”, allusion aux glands : il y a eu changement du sens, “hêtre” en germanique et “chêne” en Grêce, où le hêtre ne pousse pas ; les deux arbres produisent de la nourriture et, de plus, le caractère religieux probable de l'arbre a dû contribuer à faire subsister le nom en Italie, où il ne pousse qu'en altitude, et en Grêce, pas du tout. M. 213. Cf. chêne sacré de GERNIKA.
  Enfin, gr. ἄρτος (artos) “pain de blé” artokopos “boulanger”, mycén. atopoqo. Pour Chtr. 118 :
« étymologie incertaine. ) nom verbal tiré de arariskō “adapter, construire, pourvoir de”, PRELLWITZ. ) emprunt à un iranien *arta “farine”, PISANI. ) terme de substrat que HUSCHMID rapproche de bsq. arto “pain de maïs”, et esp. artal. »
  Les correspondants de bsq. /HAR-/DAR-/DUR-/ doivent être cherchés dans le grec : δόρυ (dóru) génitif doratos, doros, douros, etc. (Hom.), “arbre, tronc d'arbre” et “bois, planche” de navire, du bois d'une “pique”, qui a remplacé le terme plus ancien ἔγχος (enkhos) “javeline”, sans étymologie, Chtr. 311. Cf. bsq. UNKHU “souche d'arbre” [ /OIN/ “pied” + /KO/ diminutif ? On peut probablement envisager “/-KO/ suffixe génitif de provenance” /OIN/ “pied” + /KO/ “qui procède de”]. Skr. dā́ru, avest. uru, hitt. taru “bois”. Gr. δρυ̑ς, δρυός (drũs, druos) “arbre”, généralement “chêne”, soit chêne aigilops (φηγός/phēgós), soit chêne ilex (πρῖνος/prînos), génitif δρυου δρυ-κολαπτος (dru-kolaptos)/bsq. OK(H)ILO “pic-vert” (de JOK(H)I-LO/LE).
Voir KALITU “frapper”.

  Pour P. CHANTRAINE 300 : « drũs repose originellement sur un thème /*dru-/ avec /u/ bref [...] la quantité longue s'explique peut-être parce que, nom d'arbre, le mot est devenu féminin . » Ce dont on peut se permettre de douter : le th. I /daru-/, provenant sans doute de la racine qui a donné lat. uorāre “manger”, bsq. OR-GI et ARTO “pain”, doit pouvoir être considéré le plus ancien, et le th. II i.-e. /dru-/ secondaire. Ce thème a donné gr. δένδρεον (déndreon) redoublé (de /*der-drew-on/) ; indo-iranien /dāru-/ et /dru-/ en composition ; v. sl. drěvo, got. triu “arbre” de l'i.-e. /drew-o/, etc. Chtr. 300. La forme gr. δροόν (droón) *δροϝον (drowon), ἔνδροια (endroia) “cœur de l'arbre”, glosé ἰσχυρον (iskhuron) “fort” de la force du corps/bsq. AZKAR “fort, ferme, solide, dur” : lit. dru̍tas “ferme, puissant” ; got. trauan “être confiant” ; v. isl. trūa “respect”, etc. Chtr. 298.
Le deuxième terme de lat /-BOS/ de arbor, -ris “arbre” peut être rapproché de arm. boys “plante” arm. busanim (aoriste busay) “je pousse”, à relier à gr. φύω (phúō), lat. fuī, fuam “croître, pousser” qui, dans la plus grande partie du domaine i.-e., a pris le sens de “devenir” ; gr. ἔφυ (ephu) “il a poussé”, skr. abhūt “il a été”, v. sl. by (bystǔ), lit. bú-k “sois”, v. sl. byti et lit. buti “il a poussé”/bsq. BU “soit, qu'il y ait” gloire aux Cieux (gloria), OIHENART XVIIème S., bsq. BEDI “que soit” injonctif, BIZTE “qu'ils soient (deviennent)”.
  Suivant cette hypothèse, il faudrait analyser lorigine du /s/ final de arm. boys afin d'établir si un rapport serait envisageable avec les finales en /-IZ/ des noms de plantes en euskera...
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