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HAR-/HAR-TU “prendre, puiser, recevoir, obtenir, saisir, retirer un bénéfice du travail, du commerce, recouvrer, se faire payer”, “prise, saisie, gain”.

HARTZE “fait de saisir, etc.”, “créance”, “mémoire, intelligence” ;
HARRAPA-TU /HAR/ “prendre, saisir” + /UPA-TU/ “remonter, relever, soulever” : composé dont les sens actuels sont “trouver, enlever, rapter, dérober”, cf. HARRAPATUA ERAMAN “emporter (tout ce qu'on a) trouvé” ;
HARRAPAKIN “butin, rapine, razzia” ;
HARRAPARI “rapace” ;
HARRAPAKA “avec la hâte de tout enlever”, “avec rapacité, avidité”.

  Cf. gr. ἄρνυμαι (árnumai) “obtenir, gagner, recevoir”, Hom., aoriste ἤρατο ou ἤρετο (ḗrato ou ḗreto), Il. 3, 373 ; l'aspirée apparaît dans le locrien δίκαν ἁρέσται (dikan harestai), qui serait analogique de ἑλέσθαι (h/ϝeléstai), Chtr. 112, “recevoir un châtiment”.

  Pour l'étymologie, Chtr. 112 : « vieux présent à suffixe /νυ/ (nu) et à vocalisme zéro qui a un correspondant exact dans l'arm. aŕnum, aoriste aŕi, “prendre” ; peut-être l'avest. ərənav- “accorder”. » Cf. bsq. (HN, BN, L, S) le composé ARDI-ETSI “obtenir”, déformation “savante” ? ERDI-ETSI.

Autres correspondances possibles :

1º) pour HAR- :
  Cf. gr. ἀρύω (arúō), aoriste ἤρυσα, moyen ἀρυομαι (ḗrusa, aruomai) “puiser”, avec esprit doux et, en grec tardif, avec esprit doux aussi, exemple NT, Math., 24, 17 : μὴ καταβάτω ἆραι τα έκ τῆς ὀικίας αὐτοῦ (mḗkatabátō ãrai ta ék tēs oikías autoũ) traduit en latin “non descendet tollere (prendre) aliquid de domo sua”. Pourtant, FRISK, cité par Pierre CHANTRAINE, 119 (in Eronos, 50, 1952, 1-8), pose ϝαρ-υ/ϝερ- (w/har-u, w/her-), , qui « constate que les verbes signifiant “puiser” sont souvent tirés de thème signifiant “prendre”. » FRISK rapproche en grec εὑρίσκω (ϝαρ-υ/φερ-) (w/heũrískō, w/har-u/pher-) s'appuyant sur arm. gerem “faire prisonnier”, originairement “saisir, prendre”. Gr. εὑρίσκω (w/heũrískō), aoriste εὗρα (w/heũra), futur εὑρήσω (w/heurḗsō), parfait ηὕρηκα (w/hēúrēka) “trouver, découvrir, inventer”, etc. Il faut partir, compte tenu « du sens terminatif du verbe et les données philologiques », Chtr. 387, de l'aoriste thématique εὑρειν (w/heurein) *ἐ-ϝρειν (e-w/heurein), « ce qui suppose une racine /*wer-/, cf. le prétérit à redoublement irl. -fūar “je trouvai” de /*we-wr-/, parfait passif -frith inventum est reposant sur i.-e. /wrē-to-/ avec un radical répondant à *ϝε-ϝρη-κα εὕρηκα [w/he-w/hrēka w/heúrēka]. » Chtr. 387.
  Gr. ἀρύω (arúō) lesb. ἀρυτήμενοι (arutḗmenoi) de probable *αρυτέω (arutéō) -Hés. Travaux, 550, avec digama probable- “puiser”. Racine ϝαρ-υ (w/har-u) bsq. HAR-TU. Peut-être est-ce aussi la racine de gr. ἅρπη (w/harpē) lat. harpē “faucille” bsq. HARPANA “grande scie”, qui donne aussi lat. sarpo ou sarpio, -ere (sarp-, cf. gr. ἁρπαζω) “tailler la vigne”.
  Ceci nous ramène à bsq. HAR-TU “saisir, puiser” et HARRAPA-TU “trouver”.

2º) pour HARRAPA-TU :
  D'abord, on ne peut éviter de rapprocher cette forme-ci de HURRUPA-TU/ZURRUPA-TU ( /HUR/ “eau” + /UPA-TU/ “remonter, relever, soulever”) dont le sens est en premier lieu “s'abreuver directement (sans user de récipient) à la fontaine, au ruisseau”, puis “absorber bruyamment, sucer, lamper, laper”, enfin “avaler par gorgées répétées”. Le gascon (du Gers) a gu̍rrup “gorgée”, le grec ῥοφέω (w/hropheō) “avaler, lamper, engloutir”, lat. sorbeō “avaler, gober, sucer”.
  Pour toute cette famille, les linguistes posent une racine i.-e. /*srobh-/ à vocalisme /o/ malgré lit. srebiū, srēbti “prendre un aliment liquide”, bsq. HURRUPA-TU. Le composé du basque nous semble être à l'origine probable de la famille qui comprend aussi celle de gr. ἁρπάζω (w/harpázo) “ravir, enlever (une femme, une proie), saisir, piller” ; de gr. ἅρπαξ (w/hárpax) “rapine” ; de lat. harpagō, sans doute de lat. rapiō “ravir, emporter violemment, prendre de force”, etc. Pour Chtr. 114 : « à l'origine de tout le système [de gr. ἁρπάζω -w/harpázō-] le dérivé expressif ἅρπαξ (w/hárpax) dont l'idée est celle d'“accrocher, attraper”. Ἅρπαξ (w/hárpax) même est probablement tiré de ἄρπη (w/hárpē) “faucille”. » Nous pensons à une dérivation inverse ἄρπη ἅρπαξ (w/hárpē w/hárpax).Voir bsq. HARPANA “scie à grosses dents” (la faucille du haut néolithique avait des dents de silex). Cette “racine” /*HAR-/ “pierre” et/ou /*HUR-/ “eau” (mutuellement contaminées ?) serait-elle à la base de l'ensemble de la famille ??
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