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(H)URIPITZ (H)U(R)RIPITZ , “radis, ravenelle”, bot. Raphanus raphanistrum, Irissary, Iholdy, Baïgorry, mais non mentionné par Azk., ni Lh. qui rapportent ARBI-LITSA “hampe d'inflorescence de la rave , du navet”.
  Ce terme représente un fond d'intérêt pour la démonstration qu'ambitionne ce travail. Il est presque perdu de l'usage : en 2005, un agriculteur d'Iholdy, Mr ARRABIT, ancien élève d'agriculture de l'auteur, vint le consulter avec un spécimen de ce crucifère qui infestait ses prairies afin d'ajuster un éventuel traitement herbicide : « HAU HURRIPITZA NOLA ERTEN DA FRANTSESEZ ? Ça HURRIPITZA comment il se dit en français ? ».
  Le terme est un composé /HURI/ ou /HURRI/ “?” + /PITZ/ “vif, éclos”, cf. PIZTU “ressusciter, prendre vie”, UMIA SABELIAN PIZTIAN ARDIARI BAZKA HOBETU BEHAR ZAKO “il faut améliorer l'alimentation de la brebis quand le fœtus éclot dans l'utérus” in GURE IRRATIA, émission du 19/08/06, Pettan IROLA (Estérençuby).

  Le morphème /HUR-/ peut signifier “eau”, “noisette”.., mais c'est ici la forme /HUR(R)-I/, et ces sens sont sans lien avec l'idée de racine.
  La comparaison externe donne gr. ῥίζα (ϝ/wríza), éol. βρίζα (bríza) “racine” employé également au figuré, “origine, fondation, racine en mathématiques”, etc. (Hom., ion.-att., etc.). Le mycén. fournit wiriza qui doit valoir “racine” (Chtr. 973) (le mot paraît associé à l'idéogramme “laine”).

  Or, il y avait la croyance, au Pays Basque, que les fils de laine, les crins de la queue de la vache, etc., pouvaient prendre vie dans les eaux de certaines fontaines et ensuite développer des reptiles, des serpents dangereux. Certaines personnes continuent d'en être encore persuadées en 2007. La représentation d'une liaison obscure entre les phanères (cheveux, laines, qu'il était déconseillé d'enflammer sauf cas, plus ou moins rituels, de sacrifice du cochon) et le surgissement de la vie, représentation mêlée d'effroi, serait la trace d'une cosmogonie où l'expression de l'éveil de la vie serait la trace, magnifiquement interprétée, soulignée par les tabous relatifs au serpent, au dragon HERENSUGE, à la vipère “dotée d'un ou de plusieurs esprits” et capable de transmettre à celui qui la porterait sur lui le don de visions anormales, trans-réelles, une lucidité extrahumaine. Cf. “le serpent d'airain” (Bible) et les métaphores sacrées relatives aux rites phalliques, par exemple ARBOL-DANTZA, province d'Alava, les coiffures de KILIMON, OTXAGI.

  Le mycén. wiriza et gr. ῥίζα (ϝ/wríxa) “racine” pourraient être des formes haplologiques de quelque chose comme bsq. HUR(R)I-PITZ. Le latin radix “racine, base, fondement” semble avoir transféré la sonante initiale /f/ sur le /a/ dissyllabique.
  Cf. bsq. /U/ILE/ “laine”, HARI “fil”, PIRU “fœtus” et JATORRI “origine, ascendance”, un composé /JAI-O/ “naître” et /O/URRI/ avec /t/ de liaison ; cf. bsq. ITHURRI/ÜTHÜR-I “source d'eau, fontaine, commencement” et gr. ὕδωρ (ϝ/wúdor) “eau”, ombr. utur “eau”, etc.
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