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KAÑISKA “pleurs de chiens” de terreur, pour coups reçus, de frustration, etc. Absent de Azk. et Lh.
  Semble à première vue dériver de lat. cānes, cānis “chien, chienne”. KAÑISKA rappelle gr. κυνικος (kunikos) “cynique, de chien”, mais le /s/ interne du bsq. pose problème. Est-ce un adjectif “de chien” substantivé ? Soit base lat. /canis/ + /-KA/. Cf. bsq. /-HOR/ “chien”, un des noms de cet animal, mais signifiant originellement “surveillant, gardien” : cf. ARTZAN-HOR “chien de berger”, IHIZ-HOR “chien de chasse”, ZAKHUR/XAKHUR (E)TXEK(O)HOR “gardien de la maison” gr. ò̃υρος (ϝ/hò̃uros) “gardien”, dérivé de v. gr. ὁράω (ϝ/horáō) οἰκουρος (oikouros) “gardien de la maison” dit d’un chien, de la maîtresse de maison...

  Remarque : pour lat. cānes et gr. κύον (kúon), MEILLET, 92 avance : « la forme can- du latin est surprenante [...] irl. (de /*kuwo-/), génitf con (de /*kunos-/) [...] gr. κύον (kúon), κυνὀς (kunós) et véd. ç(u)va, çu̇naḥ, lit. sů, suñs (de sŭnes). L’arm. sun, génitif šan, offre un vocalisme /*-/ pareil à celui qu’on rencontre dans lat. can-. » Or bsq. ZAUNKAladrido de perro : aboiement de chien”, “ladrido de perro grande : aboiement de gros chien” (Azk.) et en Garazi “aboiement de grand chien, braiement particulier de l’âne” (Otsagia). SAUKA, sans nasale, existe : let. suntana “grand chien”... got. hunds “chien”, cf. arm. skund “petit chien” (de /*kwon-tā/). Cette forme arménienne semble une métathèse de bsq. SAUNK, comme, bien qu’un peu plus loin, le got. hunds.

  Les noms d’animaux dérivent souvent du nom de leur couleur (gr. πέλεια (péleia) “biset sauvage”, zool. Columba livia, (pigeon ramier) C. palumbus, all. forhana “la tachetée” = “truite” bsq. ARRAINA “truite (poisson)” (de ORBA(I)N “tache”) ou du nom de leur cri (gr. λύκος (lúkos), got. wulfs i.-e. /*vl̥kwo-/ bsq. UHUL-KA “hurlement de loup, de chien”, gr. κόραξ (kórax), lat. coruus “corbeau” et κορώνη (korṓne), lat. cornix “corneille” , formes pour lesquelles l’euskera offre l’explication probable : KAR(R)-ANKA “cri long et étroit” = “croassement”, ZARINGA “glapissement” XAINGA “jappement”, ZAUNK(A), ZINKA “cri d’appel, de victoire”. Voir ces mots.

  Le bsq. actuel BELE “corbeau” /BEL-(TZ)/ “noir” ; HOR “chien” /OHAR/ (*OK-HAR = gr. ὁράω (ϝ/horáō) “voir”) = “surveillant, gardien”. MEILLET, 92 : « Toutes les hypothèses qu’on peut tenter pour rendre compte de lat. can- sont arbitraires. » Voir GARIMA.
  Bsq. ZAUNKA dérivant d’un composé contracté probablement à l’origine de lat. can- et de căno, -ěre “chanter”, seul peut expliquer l’ensemble de la famille i.-e.
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