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/*KAR-/*GAR-/ "faire", verbe qui ne survit que dans des composés, avec le sens de "qui fait... ", “qui produit... ” et dans les ordinaux : BELDUR-GARRI "qui fait peur", LOTSA-GARRI "qui provoque la honte", etc... ; dans les ordinaux, BIGARREN "deuxième", LAUGARREN "quatrième", etc..., soit (l'unité) "qui réalise, fait deux, quatre", etc... Cf. MINGAR "piquant", SUKAR "fièvre", soit qui fait mal, qui produit du feu, etc... ZINGAR "viande de porc", /*ZINK/ "cri" + /*GAR/ "faire", "le crieur, le porc". Cf. lat. creāre "produire, faire pousser, faire grandir". C'est un thème II, racine réduite ; gall. creu, irl. creawdr, creadur, etc... Le thème I, racine pleine, se trouve dans skr. sūkaráḥ "porc" et l'ensemble des formes basques citées. L'avéstique (génitif à lire huvō) "porc", bsq. HUU-HUE, qui imite le cri d'alerte des porcs, correspondent au premier élément du composé skr. sūkaráḥ "(animal) qui fait , " etc... forme parallèle de bsq. ZINGAR.

  E. BENVÉNISTE, Noms d'agents, p. 145, confirme ce verbe /KAR-/GAR-/, en traitant de la formation du superlatif et de l'ordinal : « déjà dans la plus ancienne numération connue, celle des Sumériens, on employait au moins pour le nombre fractionnel, qui n'est qu'une variante de l'ordinal, une expression igi-5-gala "le cinquième, la cinquième partie", littéralement, suivant toute probabilité, "la partie complétant les cinq (parties) ». C'est-à-dire, selon THUREAU-DANGIN, « la partie qui, ajoutée aux quatre premières, reconstitue les cinq parties dans lesquelles l'unité est divisée ». L'expression se compose de /igi/ "œil" [bsq. BEGI], ici "partie", et /gál/gál-la/ qui a, entre autres sens, celui de "remplir, compléter" (akkad. malū). " Cf. bsq. GARAIN-DI "ajouter" contracté en GEHI.

  Bsq. EDER-GAILU "qui sert à embellir : garniture", ON-GAILU "qui sert à améliorer : condiment", IBIL-GAILU "qui sert à se déplacer" : "véhicule". "L'origine" du mot est donnée peut être par lat. Cerus, Cerēs, de la racine i.-e. /*k(e)re/ "semence", « sans doute ancien neutre, personnifié et divinisé, comme Venus qui désigne proprement la "Croissance", puis "la déesse qui fait naître les moissons. » M. 116. À rapprocher du bsq. GARAGAR "orge", GARI "céréale". L'osque et l'ombrien ont un adjectif dérivé de kerri-cerēs, /*kerrios/ "cerrius, cereālis". M. 117.
Voir GARI et GARAUN.

  Pour A. MEILLET 150, le rapprochement avec arm. serem "j'engendre", sermn "semence" semble évident, s/crēscō. Cf. bsq. SOR-TZEN "engendrer" et au moyen "naître", SORMEN "fait d'engendrer, de naître".
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