*KARAN : non attesté seul, mais existe en composition :
BASAKARAN, BAXAKARAN, PATX-ARAN “prunellier”
; XERRI-KARAN “prunier sauvage” (LHANDE), “prunier-cerise”
: petite prune de plant non greffé, le nom est compris comme “prune
aux cochons”
XERRI “cochon”, alors qu'il doit s'agir de angl. cherry
“cerise”, entré en composition avec /-KARAN/ curieusement
? OILA-KARAN/OLLAKARAN “ bourdaine ”et OILLA-KABAR
(Azk., Lh.,
cast. arraclán “fusain,
épine noire, prunellier”. Les flottements dans les désignations
des noms de plantes sont universels, jusqu'aux classifications conventionnelles
des XIXème et XXème siècles.
OILA-KARAN ne peut être interprété “prune
des poules” ! de /OILO/ “poule”, mais doit être
un composé dont le terme OILO/OILLO/OLLO peut
renvoyer à “ l'olivier”, cf. gr. ἐλαιϝᾱ
(elaiϝā) dont le fruit a un noyau rappelant les baies de la bourdaine
? bien que l'aire actuelle de l'euskera ne connaisse pas l'olivier (mais
cf. framboisier sauvage, in G. ROLFS, Le Gascon). La forme KARAN (ADAN/ARAN/AHAN) est un composé probablement de /KAR-/ “pierre, corne, dur”, “suffixé” du participe archaïque /-ON/-UN/ “ayant” (cf. PIKUN, ILUN, (I)BAION, LIZUN, BURRUN etc.), de même type que lat. cerasus, gr. κεράσιον (karásion) “cerisier” que A. M. 114 considère apparenté « peut-être, à cornus “cornouiller”“, gr. κράνος (kranos) et bsq. XUHANDORR(A)/SUHANDORR(A) *KARAN-DOR ? (voir ce mot). La famille procéderait (M. 144) « sans doute de la racine /*kar-/*kor-/, qui désigne un objet dur ”, cf. bsq GOR/GHOR/GOGOR/GOHOR “dur” : ELKOR “dur d'oreille, sourd”, verbe KERRATU “(se) racornir”, (“rancir” ? Azk.), KERRADE “suie cristallisée”, etc. En définitive, /*KARAN/ signifierai “à noyau”, “ayant noyau”. La langue moderne désigne les noyaux par /HEXUR/ “osselet, os” : GEREZI-HEXUR, ARAN-HEXUR, MERTXIKA–HEXUR “noyau de cerise, prune, pêche”, bien différenciés de KOKOTA “pépin”, cf. gr. κόκκος (kókkos) “noyau, pépin” d'un fruit (grenade, pavot) qui serait un «emprunt méditerranéen ” (FRISK et ALESSIO cités par Chtr. 553). |
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