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PELASKA-TU/PILASKA-TU : 1º “(se) battre au corps à corps” dit de coqs, chiens, de gamins, d’hommes ou de femmes déchaînés (par le vin, la jalousie furieuse...) ; 2º “faire l’amour avec une femme”.
  Correspondances : bsq. BULTZU, BULKA ; lat. pulsum, gr. πέλας (pélas) “le voisin, le prochain” et adverbe “très près, dans le voisinage” bsq. HURBIL “proche, prochain” /AUR/ “devant” + /*BIL/*PIL/ “heurter” ; /*BIL/ et /*-PIL/ (en composition, cf. OPIL) ont le sens de “réunir, rassembler, ramasser, enrouler”, cf. gr. εἰλέω (eiléō) “rassembler” et “rouler” είλη (eílē) “troupe” bsq. ELI “troupe” ; mais confusion avec /*PEL/ “frapper” (cf. USPEL) PELAS-KA/PILAS-KA adverbe “à se heurter”.

  La sifflante de bsq. /PELAS-/ est clairement la désinence d’instrumental /z/ palatalisée /s/ quand elle est suffixée à son tour : HUREZ “d’eau” HURES-TA-TU “arroser”, ESKUZ “des mains” ESKUS-TA-TU “manipuler”, etc.
  CHANTRAINE, 874 s/πέλας (pélas) : « la forme πέλας [pélas] est mal expliquée. Si c’est un ancien adverbe on pourrait interpréter le sigma comme un sigma adverbial ». Et voilà que cette structure d’adverbe est toujours actuelle dans l’euskera moderne : ZIN-EZ “vraiment” (de /ZIN/ “serment”), synonyme EGIA-Z “en vérité” (de /EGIA/ “vérité”), ERRE-Z “en brûlant”, OIHU-Z “à cri”, ATSEGIN-EZ “avec plaisir”.

  On a aussi bsq. BILHAXKA- (S) : Azk. I, 166 : “tirarse de los pelos : se prendre aux cheveux”, Lh. 172 : “se quereller, se prendre aux cheveux” et renvoie à lat. pilus (?) ; pour BILHAXKA Azk. rapporte “1º luchando : luttant, 2º tirándose de los pelos : se prenant aux cheveux”, avec pour base BILHO/BILO “poil, cheveu, crin”. Aurait-on là un croisement de racines qu’éclaireraient les termes BILHOKA/BILO-BILOKA “crêpage de chignon” (à partir de BILHO/BILO) et a contrario BILHAXKARIpendenciero : querelleur” (à partir de PELAS-KA/PILAS-KA) ?
  Contaminations variées dues aux aléas des formes bsq. à /p/ et /b/ apparemment d’emploi désordonné et confus. La solution est donnée par le sens des formes :

/PEL/PUL/PIL/ “heurt, frappe”... mais /BEL/ “frapper” BELTZ “noir”, UBEL “livide, blême, violacé, sombre”, BELDUR “peur, crainte”...
/BIL-/, BIL-O “rassembler, enrouler”, i.-e. /*wo/el-/ “tourner” : ILE, BILO révèlent l’appartenance à la famille de i.-e. /*wo / el-/, gr. εἰλέω (eiléō) “rassembler” et “rouler”...
  Selon MEILLET la correspondance entre deux mots, entre deux langues, est valable si le son, le sens et l’emploi grammatical correspondent dans les deux langues, mais ce n’est pas toujours évident, particulièrement pour ce qui est du son : on a par exemple OPIL, angl.-sax. apple, bsq. KERENBUL “pommes des céréales”, aquit. sembe : apparemment les “nasales” /p/ et /b/ alterneraient régulièrement. Et ZAN-PA-TU / HAN-PA-TU ???
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