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P(H)UTZ/PUTZ : 1º “souffle, vent léger, brise”, synonymes : HAIZE, BUHA, UPHA ; 2º “souffle émis de la bouche” (pour éteindre une allumette, bougie) ; 3º “vesse” ; 4º “inspiration, impulsion”, synonymes : BULTZ-, BULTZA-TU.
  Entre dans des composés divers : OTSOPHUTZ “vesse de loup”, ASTOPHUTZ “vesse d'âne” injure ; PHUZTARZUN “lâcheté” ; PUZTU “(s)'enfler, s'enorgueillir, (se) féliciter, être fier, (se) glorifier” : PUTZAIKI “aire où l'on vanne le grain”, synonyme BAHOLA-GI (voir BAHOLA) ; PUTZ-KAR “pet” (/-KAR/ “sonore” et “cri” KARRANKA, GAR-I-MA, GAR-ASI) ; PUTZUKA “touffe” d'herbe, de laine, mouton de cheveux, etc.
  BOTZ “joie, allégresse” est une forme voisine, de la même base. BOZKARI “joyeux, réjoui”. BOZKARIO “allégresse” et BOZKARIATU “se réjouir” sursuffixations hypostatiques.
  L'ensemble dérive de /BUHA/UPHA/ “souffle” et secondairement “vide”. Il y contraction ou haplologie de /BUHA-Z/ (instrumental /-Z/ de /GAZ/ “avec”) à P(H)UTZ/PUTZ, forme qui connaît encore d'autres réductions dans les divers dialectes i.-e.
  Cf. φυ̑σᾰ (phȗsă) “soufflet”, “souffle, vent, flatuosité”. Chtr. 1236 : « mot en /-σα/ [-sa] du type de δόξᾰ, δίψᾰ [dóxă, dípsă], , etc. » Chtr., Formation, 100, 101 : « [...] Bien que divers prototypes soient possibles, on pose /*φῦσ-σα/ [phũs-sa], thème /*p(h)us-s/ chez POKORNY 848, en rapprochant notamment lat. pussula, pustula, lit. pūslē “bulle”, pū̃sti “souffler”, etc. »
  Gr. φύσαω (phúsaō) “souffler” (soufflet, vent), “gonfler, enfler” ; φυσιόω (phusióō) “enfler d'orgueil”, φύσιωτις (phúsiōtis) “orgueil”. Gr. βδέσαι (bdésai) et βδεῦσαι (bdeũsai) “vesser”, βδελυρος (bdeluros) “dégoûtant, répugnant”. Chtr. 172 : « À côté du thème de présent /*perd-/ (cf. περδομαι (perdomai) “péter” [voir IP(H)URDI]), l'i.-e. avait un autre thème tout différent signifiant proprement “vesser” : /*pezd-/, /pz̥d-/ qui repose sur une onomatopée et qui est attesté en baltique et slave, latin, grec : lat. pēdō de /*pezd-/, russe bzdity, etc., lit. bezdù, peut-être pris au russe, etc., voir Pokorny 829 ; le gr. βδέω [bdéō] repose sur /*pzd-/ /*βζδ-/ [bzd-], avec disparition phonétique du /z/ ; le thème de βδέω [bdéō] peut reposer sur βδ-εσ [bd-es]. » Voir GEZUR.

  Gr. βῡνέω (būnéō), βύω (búō), βνω (bnō) “bourrer, remplir”. Thème verbal /βυσ-/ (bus-) bien attesté surtout aux thèmes autres que celui du présent : βύσω (búsō), aoriste ἔϐῡσα (ébūsa), aoriste moyen-passif ἔϐύστην (ébustēn), etc. Chtr. 202 : « On pose un thème /βυσ-/ [bus-] bien attesté et le présent βῡνέω [būnéō] serait un présent à nasale infixée comparable à κυνέω [kunéō] “baiser”, pour lequel on pose *κυνε-σ-ω [kune-s-ō] substitut de *κυνε-σ-μι [kune-s-mi] ; on admet même βῡ-νε-σ-ω [bū-ne-s-ō] ; l'// [ū] long serait issu d'une troisième personne du pluriel *βυνσοντι [bunsonti]. » On s'avancera à proposer pour /βῡνεω (ū/būnéō] la psilose du /σ/ (s) (bsq. /PUZ-/POZ-/, /z/ instrumental) compensée par l'allongement en /ū/ ; de même que l'infixe nasale, là, comme semble-t-il, souvent ailleurs, évoque le duratif avec désinence /-n/ du bsq. : BUHAN, JAN, JIN, JOAN, GAN, BULTZAN, IGOIN, EHAIN, etc. P. CHANTRAINE continue et conclut : « Termes populaires. » FRISK évoque l'alb. m-bush “remplir” et des mots celtiques et germaniques signifiant “sac”, “poche” ; m. irl. bũas “poche, ventre”, de /*bousto-/; v. norr. posi, angl.-sax. posa, v.h.a. pfoso qui reposent sur germ. commun /*pusan/. Le tout serait issu d'une racine imitative mal déterminée /*b(h)u-/*p(h)u-/ signifiant “souffler”. Voir BUHA.

  Gr. πέος (péos) et πόσθη (pósthē) “sexe de l'homme”, diminutif πόσθιον (pósthion) : cf. bsq. BUZTAN “id.”. Chtr. 882 : « On pose i.-e. /*pesos/ neutre en rapprochant skr. pasas-. En lat. suffixation en /-ni/ de pēnis de /*pes-n-is/, cf. la nasale dans la famille du nom de la tête avec κρᾱνιον [krānion], skr. sīrsān, etc., à côté de κέρας [kéras], siras. » Mais /*pesos/ et pasas- ne sont pas traduits. On proposera pour πέος (péos) et πόσθη (pósthē) le sens de “gonflé” bsq. /BOZTU/PUZTU/, du reste πεοίδης (peoidēs) (Com. Adesp. 1111) est traduit “au peos bien gonflé”, οἰδέω (oidéō) “être gonflé”, la forme serait redondante pour obtenir un effet comique.
  Gr. πνέω (pnéō), πνείω (pneíō) “souffler”, aoriste sigmatique πνευσαι (pneusai) ; πνοή (pnoḗ), dor. πνοα (pnoa), ép. πνοιή (pnoiē) “souffle, respiration, exhalaison”. Chtr. 920 : « Le mot doit appartenir à une famille de nuance expressive qui peut plus ou moins reposer sur des onomatopées : v. norr. fnẏsa “haleter”, angl.-sax. fuēosan “éternuer”. »
  Gr. πνεῦμα (pneũma) de πνέω (pnéō) “souffle” du vent, “respiration, haleine, odeur”, “esprit”, NT “Esprit Saint”. Même étymologie (?) que πνέω (pnéō).
  Gr. πλεύμων (pleumōn) “poumon”. CHANTRAINE 915 : « la forme πνεύμων [pneúmōn] généralement donnée par nos manuscrits résulte d'un rapprochement avec πνεῦμα [pneũma], cf. Arist., Resp. 476 a ; πλεύμων [pneúmōn] est attesté parfois chez Hp. [...] La forme la plus proche de skr. klomán-, masculin “le poumon droit”, au pluriel “les poumons”, si l'on admet une dissimilation de /p-m/ en /k-m/, on pose i.-e. /*pleumon-/. Le lat. pulmō, -onis, si l'on admet qu'il est issu de /*plu-mon/, se distinguerait par le vocalisme zéro du radical et le vocalisme long du suffixe. On tire le mot gr. et le mot skr. de πλέω [pléō], plavate “flotter”, le poumon étant l'organe qui flotte dans l'eau. » Cf. gr. ἁλιπλεύμον (ϝalipleumōn) “méduse”, litt. “poumon de mer”.

  Il semble envisageable pour “poumon” de s'en tenir à la forme πνεύμων (pneúmōn) plutôt qu'à πλεύμων (pleúmōn), ce qui ramène au radical de πνέω (pnéō) et /*b(h)u-/*p(h)u-/, car d'autres parties des entrailles que les poumons flottent aussi dans l'eau, et la première fonction des poumons est de souffler.
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