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ZAIN (2) : 1º “veine” ; 2º “artère” ; 3º “nerf” ; 4º “tendon” ; 5º “vigueur” : ZAINHART “musculeux, vigoureux”, “rapide à l'ouvrage”, “audacieux”. Mot composé ?
  ZAIN (2) correspond à gr. νευ̑ρον (neȗron) “nerf, tendon”. Chtr. 747 : « Hors du gr. le correspondant le plus proche est lat. neruus “nerf, tendon”. [...] Les deux mots sont des thématisations d'un neutre en /*we r-/n- / posé par le couple skr. snāvan-, neutre, “tendon”, etc., avest. snāvarən “tendon”. Autres dérivés : thok. B s̥ñaura “nerfs, tendons”, arm. neard “tendon, fibre” avec un /t/ final i.-e., cf. gr. ἧpar, -atos [ϝẽpar, -atos], peut-être v.h.a. snuor “cordon, lien” [...] On pose l'origine /*snē-wer/n/ apparenté à νέω [neō] “filer”.

  À propos de ce /*wer-/*wen-/ thématisation de /*snē/ [bsq. ZAIN ZAIN-HART] voici ce que E. BENVÉNISTE, Origines, 110, expose : « Le hittite possède aussi un groupe de neutres en /*-war/, répartis en deux fonctions distinctes :

un nom verbal en /-war/, génitif /-waš/ servant d'infinitif ;
une formation en /-war/, génitif /-unaš/... représentés par deux exemples, mais de flexion claire :
ašawar “enclos, parc à bestiaux”, datif ašauni, ablatif ašaunaz [bsq. ES-I/HES-I “clôture”, HARRES-I “clos de pierres”, HESTE(G)I “enclos”] ;
et partawar probablement “nid” de partā- dont le sens, à vrai dire, n'est pas certain [cf. bsq. ERT/TZARO “époque de la reproduction, du frayage des truites et saumons” de /ERDI/ “mettre au monde” ERTIKARE “fièvre puerpérale”, ER(T)KIN “douleurs de la mise-bas”, ERTIÑALA “proche de la mise-bas”, etc.].
    Le procédé de flexion qui fait apparaître aux cas obliques le degré réduit du suffixe /-war/-un/ est constant dans les finales pareilles : /-tar/*tnaš/-šar/šmaš/. [...] ce /-war/ représente un type i.-e. dont les survivances directes ou dérivées s'observent dans plusieurs langues i.-e. [...] L'avestique a la faculté de donner à des racines verbales un dérivé abstrait soit en /-var/ ou en /-van/, soit en /-var/ et en /-van/ à la fois [...] Un témoignage de valeur particulière est le nom du “nerf” ou du “tendon”, largement attesté et dont l'alternance se reconstitue par la comparaison de avest. snāvar et de véd. snā́van [...] Le thème élargi en /*wer/ se réduit au degré zéro par suite de la thématisation en /*snē-wro/ dans gr. νεῦρον [neũron] , lat. neruus, thokh. B s̥ñaura. »

    À la page 119 : « La faculté de former un suffixe/*we r-/n- / en adjoignant /*er/-en/ à une racine élargie par /w/ a dû se présenter plus d'une fois : skr. sthāvara- “debout, stable” [bsq. ZUTERA “posture debout, position verticale” Lh. 1115 ] contient /-vara/, mais se relie préhistoriquement à un thème /*sthā-v/ attesté par lat. staurāre, gr. σταυρος [stauros], v. sl. staviti, skr. sthűn̥ā [bsq. ZUTOIN “poteau”, ZUTARRI “colonne”, ZUTOE “fût d'arbre”, ZUT “dressé, raide”, etc.] ; i.-e. /*ar-wer/ “produit du labourage” repose sur /*ar-w-/, cf. lat. aruom. » [bsq. ALOR “champ labouré” et peut-être LUR “terre”]. Voir thèse : rappel ici du mécanisme du “participe futur/infinitif” basque : radical-verbe + auxiliaire /-AR/ : JITEAR “à venir”, AMAITZEAR “à (se) terminer” ; homologie avec lat. futurus, moriturus, etc.

  ZAIN (2) racine i.-e. /*snē/ irl. snūid “tordre”, “lier”, skr. snāyati “envelopper, habiller” snayu gr. νῆ (nē) de σνή-γει (snē-gei) “lien” ; angl.-sax. snȯd- “bandeau”, irl. snāthe “fil”, snāthal “aiguille”. Chtr. 74. Cf. bsq. ZINTRE ( ZINDRE) “nœud” de courroie de chaussure ; synonyme ZILDRE ( ZIL-DAR-I) en Garazi ; ZILDE, Azk. et Lh. ZILDI “fermeture de collier”, ZALDI/XALDI “lien” fait de feuilles de maïs pour mettre en gerbe les panicules de maïs ( GUKUL-XALDI “petites gerbes de panicules”). Alternances n/l comme dans bsq. LEHI/NAHI, cast. nutria fr. loutre ; cf. lat. hilum “fil” fr. hile “funicule” de la graine (pois, fève, etc.) qui correspond au cordon ombilical de fœtus, et bsq. ZIL-KO “ombilic”. Cf. bsq. ZILI-GARRATU “flamber les poils [du cochon]”. L'alternance s/h est normale. Les formes /ZIN-/L-/ seraient des thème II réduits de /ZAIN/, thème I.

  L'i.-e. /*snē/ de MEILLET et CHANTRAINE correspondrait alors à une deuxième réduction d'une base “perdue” /*SI/EN-/ recouvrant bsq. ZAIN ?
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