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DEUXIEME PARTIE
1 - La Morphologie de l'indo-européen, essai de comparaison
avec les équivalents de l'Euskara (suite)

 Pour mémoire, ont été traités plus haut : LE SYSTEME MORPHOLOGIQUE (1-A) + LE MATÉRIEL
 MORPHOLOGIQUE DE L'INDO-EUROPÉEN ET DE L'EUSKARA (1-B)


1-C - LES CATEGORIES ET LES PARTIES DU DISCOURS :
      Etude du nom et des formes nominales
      1 - Les formes nominales
      2 et 3 - Les formes pronominales et Le cas
      4 - Le nombre
      5 - Le genre
      6 - Les catégories dérivationnelles du groupe
      du nom : dérivation par suffixation
 
L'euskera se voit attribuer quinze cas
Pierre LAFFITE
Grammaire basque
d'autres en comptent davantage ...



C - Les catégories et les partie du discours :
ETUDE DU NOM ET DES FORMES NOMINALES

La catégorie est un ensemble de monèmes ou de traits grammaticaux formant système, se définissant les uns par rapport aux autres : noms, adjectifs, verbes, adverbes, pronoms, invariants.
Les deux grandes classes en sont le nom et le verbe qui assurent les diverses fonctions syntaxiques de la phrase simple.
1 - LES FORMES NOMINALES

Ø LES SUBSTANTIFS ont en i.-e. un paradigme composé de trois séries : singulier, pluriel et duel.
L'euskera a un paradigme de trois séries : singulier, pluriel, indéfini.
Le duel a peut-être existé, des traces formelles semblent marquer certains signifiés par nature doubles : BEHARRI (/BE/ = deux) "oreilles", BEGI "œil/yeux", BUZTARRI "apparieur = joug", etc
L’indéfini est un singulier ou un pluriel suivant les contextes.
Ø LES ADJECTIFS ont en i.-e. trois paradigmes : masculin, féminin, neutre, aux trois nombres.
L'euskera n'a qu'un seul paradigme pour ses adjectifs, il n'a pas de genre dans la catégorie du nom à l'exception d'un suffixe /-ISA/ perçu comme trivial et s'accolant aux noms propres d'abord. Comme dans le grec de la période hellénistique Ptolemissa, etc…, puis s'étendant plus ou moins aux professions : bsq. ARTZAIN "berger" ARTZAINSA "bergère" [cf. lexique (H)URRIXA].
(Le genre se marque dans le verbe à l'allocutif familier).
 
2 - LES FORMES PRONOMINALES

a)  En indo-européen :
  • affixes flexionnels partiellement distincts en désinences personnelles du verbe ;
  • formes substantives (un seul paradigme) et formes adjectives (trois paradigmes).
   
b) En euskera :
  formes flexionnelles : un seul paradigme de deux séries, et adjectives à un seul paradigme de deux séries, mais trois démonstratifs à quatre radicaux chacun.
 
3 - LE CAS

Le cas est une catégorie flexionnelle à contenu essentiellement syntaxique, il définit le rôle du mot dans l'énoncé.

Ø L'indo-européen commun dans sa forme la plus récente a sept cas, plus le vocatif. J. HAUDRY op.cit. 33 :

Certains seraient issus de la scission d'un cas unique : datif-locatif, génitif-ablatif singulier,
d'autres de l'agglutination de plusieurs cas : l'instrumental.

Les deux mécanismes ont pu fonctionner en même temps.
Des morphèmes attestés dans la formation d'adverbes ou d'infinitifs (/*-r/*-n/, etc.) ou comme désinence casuelle dans un seul dialecte (le directif anatolien) peuvent avoir été les marques casuelles d'un système plus riche.
Mais, d'autre part, on sait que ces marques sont issues d'anciennes postpositions et l'on peut concevoir que le système antérieur n'avait pas de flexion casuelle.
Ø l'euskera se voit attribuer quinze cas (P. LAFFITE, Grammaire basque) ; d'autres en comptent davantage : seize et même vingt-deux pour certaines catégories (P. CHARRITTON et X. KINTANA, Dictionnaire Basque-Français, Elkarlanean), mais plusieurs sont des ré-éditions de désinences s'étant fait précéder d'un affixe ligateur. /-GAN/ (unitif) pour éviter l'hétéroclise à la flexion.
Scissions de cas et agglutinations de cas sont manifestes : Mais la nature post-positionnelle des cas est très claire en euskera et l'on verra leur homologie avec les prépositions attestées dans les langues i.-e., dont certaines conservent le post-positionnement de ces particules : lat. mecum "avec moi", ombr. aruamen "dans le champ" respectivement en basque : ENE-KIN/ENE-GAN et ALORR-EN (indéfini), ALORRE-A-N (défini).
 
4 - LE NOMBRE EST UNE CATÉGORIE FLEXIONNELLE

Ø L'indo-européen a trois nombres : singulier, pluriel et duel : Ce dernier peut désigner une paire homogène /H3ekw?/ "les deux yeux", ou un couple non homogène, véd. Vaŕuṇā "Vaŕuṇā et (Mitra)", on le nomme le duel elliptique : cet emploi-là serait le plus ancien, et l'autre en serait issu. J. HAUDRY op. cit., 33 .
Ø L'euskera a trois nombres clairement attestés : le singulier, le pluriel et l'indéfini.
Outre les traces possibles d'un ancien duel dans des lexèmes, par nature à doubles signifiés homogènes : BEGI "yeux/œil", BELARRI "oreille(s)" , peut-être BEHATZ "pouce(s) "…, mais prenant les marques du pluriel dans la langue actuelle, il y a la forme elliptique de duel ou de pluriel employé couramment dans les langages familiers : AITA-TA, MANEZ-TA, etc : "père et…. ", " Manex et … " ; ce et recouvre le compagnon ou le groupe de père, de Manex...
La langue, qui aime l'élision, y recourt en contexte où le locuteur se veut "discret" et est "bavard" malgré les précautions pour éviter les termes trop précis : Miterrand-ta…, Pascua-ta..."Miterrand et …(sa bande)". Ou un autre qualificatif suggéré. L'indo-européen connaît en dérivation des formes de collectifs. L'une d'elles en /*-ā-/ /*-eH2-/ donne la désinence des cas directs (nominatif-accusatif) des neutres au pluriel dans plusieurs langues, gr. τα ζόα τρεχέι (tà zǭa trékhei) "les animaux cour(en)t" avec sujet au pluriel et verbe au singulier, ce qu'évoque le français le cheval n'est pas un ruminant, ou le bsq. BEHIAK TIRARIK EZ DU "la vache (le marché de la vache) n'a pas de demande".
L'euskera a des collectifs, par exemple à suffixation /-TE/ : DARTE "bois de chênes tauzins", URTE "année = les saisons", KARROINTE "jours de glace", ELURTE "jours de neige", mais le verbe est au singulier et la désinence de pluriel est toujours applicable avec accord du verbe au pluriel. Ce suffixe pourrait désigner la "durée" et avoir été appliquée par analogie à DARTE "bois de…", soit entendu comme "collection de…" : IDORTE "sècheresse", HAIZETE "temps de vent", EURITE "temps de pluie", etc. On a, en effet, TENORA /TENORE Azk. 275 "temps, moment, heure" qui semble un composé de /TEN/ "?" [ou /DEN/ /DA-AN/ "qu'il est"] + /ORA/ORE/ARO/ "heure, saison, moment", c'est-à-dire "le moment qu'il est".
Il existe d'autres explications possibles lat. temō "timon" ; lat. tĕnĕo, -ēre "tenir", de
/*ten-/ ; lat. tendo, -ĕre "tendre" /*ten-/ ; lat. tempus, -oris "temps" surtout au pluriel tempora ; bsq. TINKA "serrer, tasser", TENTE "dressé, raide", etc.
 
5 - LE GENRE

Le genre n'est en i.-e, une catégorie flexionnelle que pour l'adjectif, qui seul possède les trois genres. Il y est apparu tardivement. Les troupeaux des éleveurs étaient essentiellement constitués de femelles, les mâles étaient conservés pour la reproduction en petit nombre. On trouve lat. bōs mās "bœuf mâle" et bōs forda "bœuf pleine" dans les Scriptores rerum rusticarum, cf. bsq. OIL-AR "coq = poule mâle" et OIL-ANDA "poularde = poule femelle", URD-ANDA "truie = cochon femelle", OTS-ANDA "louve, loup femelle", etc.
L'euskera n'a toujours pas cette catégorie du genre et le bascophone peine à s'habituer aux accords de genre du français et du castillan.
En i.-e., l'opposition masculin (neutre) : féminin est bien marquée morphologiquement quand elle est marquée ; mais elle ne l'est pas partout car la catégorie du genre n'est pas homogène quant à son contenu.
Les adjectifs latins de la deuxième classe (prūdens, vetus, melior, etc.), nombre d'adjectifs védiques, notamment ceux en /as/, n'ont pas de forme distincte de féminin ou admettent les deux formes, apād(ī) "sans pieds".
Le féminin en /*-iH2/ (ia) est à l'origine d'une "forme longue", pronominale, de l'adjectif : "article défini postposé" agglutiné identique aux pronoms féminins en /*-eH2/*iH2/.
C'est la forme de féminin la plus récente. /Ī/ marque de féminin, l'est aussi d'adjectif et de génitif. Avec l'autre grand marqueur /en/, également de génitif, d'adjectif et de féminin, elle marque l'appartenance, la possession. Cf. E. BENVÉNISTE, Origines, 177 : « Le seul fait à établir [les formations nominales à suffixe /*-en/ déjà traitées ] est la double affectation de ces suffixes
/*-en/ dans la dérivation :

  « 1º il sert à constituer des dérivés casuels, génitif, ablatif singulier, génitif pluriel, en s'adjoignant des désinences : asth-n-áh, kratū-n-am ;
  « 2º il fournit des féminins à l'aide de suffixes de "motion", dans le type páthiḥ : pát-n-ī, gr. πόσις : ποτνια (pósis : potnia).
  « Nous ramenons à l'unité cette double fonction : le /n/ du génitif, asthṇáḥ, et le /n/ du féminin pátnī ne font qu'un. Génitif et féminin sont des modalités de la notion générale d'appartenance que l'adjectif exprime : or, le génitif en /*-en/ et le féminin en /*-en/ sont des variétés précisées par des désinences de l'adjectif en /*-en/. Ce suffixe en /*-en-/-n/ a pris une extension considérable dans la dérivation nominale instituée sur les deux thèmes (th. I, exemple /*pel-w/ ; t. II, exemple /*pl-éu/) ". »

Quant à P. CHANTRAINE, Formation des noms en grec ancien, 107 sq., il confirme E. BENVÉNISTE : « L'indo-européen a possédé un suffixe complexe /-nya/ avec élargissement /n/ qui caractériserait le féminin. Ce suffixe se trouve dans de très vieux mots appartenant au vocabulaire noble ». Aux exemples de E. BENVÉNISTE, il en ajoute d'autres : « sur des noms de divinités […] véd. indraḥ indrānī. Le suffixe se trouve dans des noms "impliquant respect". […] irl. rig "roi" rigain […] skr. -rāj- "roi" (dans les composés) rājînī "reine" ; lat. rēx "roi" rēgīna "reine" […], slave bogŭ = θεος "dieu" bgynj̊i = θεά "déesse" […], vieilles formules homériques θέαινα (théaina) "déesse". […] /-αινα/ a servi à désigner des animaux, surtout des animaux méprisés [...] gr λύκος "loup" λύκαινα "louve", ὖς "porc" ὕαινα "truie" et θέαινα a disparu ". Drékaina "dragonne", léaina "lionne", kapraina "laie", tragaina "chèvre stérile, de tragos "bouc", phallaina "baleine", muraina "murène", gangraina "gangrène".
Enfin, /-αινα/ sert à former une catégorie de mots techniques familiers (objets, instruments) : akaina "aiguillon", arutaina "aiguière", triaina "trident".

La désinence de génitif d'appartenance de l'euskera est /-EN/ /ENA/ avec l'article postposé, comme en gr. /-αινα/-nya/ et en bsq. dialectal /AINA/ pour /-A-R-EN-A/ déterminé. La langue, n'ayant pas généralisé les marques de genre -du moins la langue qui nous est parvenue- elle est peu prolixe de ces formes-là : ASTAIN(A) "ânesse" de ASTO " âne", HAGIN(A) "molaire", LAKAIN(A) "toison" de ULE "laine", mais est-ce senti comme féminin ? De même ITXAIN(A) "sangsue" de JEITZ "sucer, traire", EMAIN(A) "sage-femme" de /AMA/ ? "mère". Les composés avec /EGIN/ "faire" en deuxième terme donnent /-GIN/-KIN/ : ZURGIN "charpentier", HARGIN "maçon", OKIN "boulanger", etc., on peut supposer que EMAIN EMAGIN ; ITXAIN IEITZGIN, etc. Une curiosité dans HARIGIN/HARIGILE "tisserand" à rapprocher du lat. arānea *arak-snā gr. ἀραξνή (araxnḗ) "araignée = la fileuse", cf. ἄρκυς (arkus) "filet". E. BENVÉNISTE, Origines, 101.

L'euskera, rappelons-le, n'a clairement de suffixe féminin que /-ESA/-ISA/ pour les noms propres et les noms de professions : LAPORTE LAPORTESA, perçu vulgaire ; MEDIKU MEDIKUSA, LABORARISA, JANDARMASA… comme fr. gendarmesse, maîresse, etc. Mais l'origine du suffixe que le grec connaît abondamment, pourrait être curieuse : bsq. HURRIXA/HURRIZA "femelle des animaux", employé parfois en langage trivial pour les personnes, n'est pas à écarter comme origine possible (voir lexique).

Grec basilina/basilissa "reine", antiochissa, balanissa "maîtresse de bains", hierissa "prêtresse", strategissa "femme de stratège" et même episcopissa "femme de l'évêque" ou "femme-évêque" ? Les exégètes en débattent, les femmes ayant présidé couramment l'eucharistie pendant les premiers siècles du christianisme.
 
6 - LES CATÉGORIES DÉRIVATIONNELLES DU GROUPE DU NOM :
DÉRIVATION PAR SUFFIXATION
 
6.a
- LES NOMS DENOMINAUX :
des suffixes à valeur plus ou moins spécifiable permettent, à partir d'un nom préexistant d'exprimer de nouvelles caractéristiques du signifié de base.

Les collectifs : en i.-e suffixe /ā/ gr. phrā́tr-ā "phratrie" : en euskera le même mécanisme semble exister, mais peut être confondu avec l'article défini postposé /a/. L'absence d'accentuation ne permet pas d'être affirmatif. BEHIA "le bovin" dit en parlant de son alimentation, soins vétérinaires, marché, etc.
PAGOA "le hêtre", l'espace occupé, la zone climatique du, les usages de, etc.
En i.-e la désinence du cas direct des neutres au pluriel est issue de ce suffixe /ā/ (voir supra).
Les féminins (voir supra)
Les diminutifs : cf gr. χοι̂ρος et χοιρισκός (khoĩros, khoiriskos) parmi d'autres suffixes diminutifs "porcelets" et bsq. XERRI et XERRIXKA "porcelet", sens acception diminutive ZERRI.
Gr. νεανίσκος (neaniskos) νεᾱνίας (neanias) "jeune homme", féminin νεᾱνις, ion. νεῆνις (neinis) "jeune fille, jeune femme".
Bsq. NESKA, NEXKA “jeune fille” NEXKATX(A) “fillette”, “vierge”.
Des abstraits  sur base d’adjectif : latin liber libertas, basque EDER “beau” EDERTA(R)ZUN “beauté ” à double suffixation. Grec νεανικότης (neanikotēs) “jeunesse”/bsq. neskaTARZUN/neskatxaTARZUN “virginité, fait d’être fillette”.
L’appartenance : adjectif sur base de substantif, d’adverbe… d’appartenance : pour l’i.-e. /*-yo/ : /*gwow-/ “bœuf” /*gwow-yo/ “bovin” ; /*nu/ “maintenant” /*néw-yo-/ “ nouveau ”.

L’euskera ajoute une désinence de génitif (de provenance), le plus souvent, pour former les adjectifs d’appartenance, /-KO/, précédée de la désinence d’instrumental /–Z/-EZ/ suivant les cas (sur base de matière, d’adjectif verbal, etc.) URRE “or” urr-EZ-KO “d’or”, ZALDI “cheval” zaldiZKO “cavalier” dit d’hommes, de clous , de clips etc. ; /AUR/ “devant” AURKO “adversaire”, AURREKO “chef, guide”/gr. ἄρχειν (arkhein) commander, αρχω (arkhō) “marcher le premier”, αρχαῖος (arkhaῖos) “qui se rapporte aux origines” ; gr. ἀλαλκεῖν (alalkeῖn) “repousser un ennemi”, ἀλχή (alkē) “force qui permet de se défendre”/bsq. AURKA “contre” AURKA EGIN “s’opposer”, AURKAZ AURK “face à face”, etc., expliqué par certains linguistes à partir de got. alhs “temple, lieu protégé”, qui fournirait un répondant exact au nom-racine de la formule grecque ἀλκι πεποιθως (alki pepoithōs) “confiant dans sa capacité de se défendre” Chtr. 1376.

Peut-être n’est-ce que tautologie : un dérivé perçu comme base originelle. Bsq. ALKI “l’endroit” ou “le devant”, par opposition à l’envers, et “siège”, “position”, semble également une variante de AURKI “ensuite”, mais surtout “en face, faisant face”.

 
6.b - LES NOMS DEVERBAUX OU PRIMAIRES :

Une base "porteuse d’idée" verbale, suffixée diversement, donnera :

des noms d'action, équivalents nominaux d'un prédicat verbal : bsq. JOHAKIA "l'en-allée" ;
des noms d'agent, équivalents nominaux d'un syntagme sujet-prédicat : bsq. EHOLE "meurtrier" : KAUTER "étameur" et gr. καυτήρ (kauter) "celui qui brûle" du verbe καίω (kaiō) "brûler".
des noms d'instruments : bsq. JORRARI "sarclette" ; bsq. AITZUR "pioche", litt. "pierre-défonce", "(pioche) défonceuse".
des noms d'objets accomplis : bsq. IKATZ "charbon"/gr. dor. ἔκαυσα "brûlé" aoriste du verbe καίω (kaiō) "brûler, mettre le feu à, cautériser".
L'expression de l'objet accompli se confond avec celle du nom d'action et parfois avec celle de l'instrument en basque comme en indo-européen.
6.c - LES FORMES NOMINALES DU VERBE :

Pour l'i.-e. les participes actifs et médio passifs sont issus d'adjectifs dénominatifs à valeur possessive : lat. barbā-tus "barbu". La valeur possessive de ce suffixe engage à y voir la forme thématique d'un instrumental en /*-et/. Le mécanisme est rendu de plusieurs façons par l'euskera : GOSETI, GOSE(A), GOSETU "affamé", BAKARTI, BAKARTU, BAKAR "isolé, esseulé, unique" ; BIZARDUN, BIZARTI "barbu", etc. Les infinitifs en i.-e. sont des formes fléchies des noms d'action ou d'anciens noms d'action (datif, locatif, accusatif).
Les infinitifs de l'euskera prenant toutes les désinences casuelles sont des noms d'action, des noms ou des adjectifs d'état : HEMEN GAITUZUE KANTARI "vous nous avez/nous vous sommes venus pour chanter", "comme chanteurs" = "à chanter". Ce nom d'agent classique : nom verbal ou verbe nominal est au datif /i/, mais il y a un grand nombre d'infinitifs en euskera comme dans les langues i.-e. (voir infra).
 
 
Suite du chapitre C
[Etude du nom ou formes nominales] : LA FLEXION NOMINALE, LES DECLINAISONS