DEUXIEME PARTIE
1 - La Morphologie
de l'indo-européen, essai de comparaison
avec les équivalents de l'Euskara (suite)
Pour
mémoire, ont été traités plus haut : LE
SYSTEME MORPHOLOGIQUE (1-A) + LE MATÉRIEL
MORPHOLOGIQUE DE L'INDO-EUROPÉEN ET DE L'EUSKARA (1-B)
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C - |
Les
catégories et les partie du discours :
ETUDE DU NOM ET DES FORMES NOMINALES
La catégorie est un ensemble de monèmes ou de traits
grammaticaux formant système, se définissant les
uns par rapport aux autres : noms, adjectifs, verbes, adverbes, pronoms,
invariants.
Les deux grandes classes en sont le nom et le verbe qui assurent les
diverses fonctions syntaxiques de la phrase simple. |
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1 - |
LES FORMES NOMINALES
Ø |
LES SUBSTANTIFS ont en i.-e.
un paradigme
composé de trois séries : singulier,
pluriel et duel.
L'euskera a un paradigme de trois séries
: singulier, pluriel, indéfini.
Le duel a peut-être existé, des traces formelles
semblent marquer certains signifiés par nature
doubles : BEHARRI (/BE/ = deux) "oreilles",
BEGI "il/yeux", BUZTARRI "apparieur
= joug", etc
L’indéfini est un singulier ou un pluriel
suivant les contextes. |
Ø |
LES ADJECTIFS ont en i.-e. trois paradigmes
: masculin, féminin, neutre,
aux trois nombres.
L'euskera n'a qu'un seul paradigme pour ses adjectifs,
il n'a pas de genre dans la catégorie du nom à
l'exception d'un suffixe /-ISA/ perçu comme
trivial et s'accolant aux noms propres d'abord. Comme
dans le grec de la période hellénistique
Ptolemissa, etc
,
puis s'étendant plus ou moins aux professions :
bsq. ARTZAIN "berger"
ARTZAINSA "bergère" [cf. lexique
(H)URRIXA].
(Le genre se marque dans le verbe à l'allocutif
familier). |
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2 - |
LES FORMES PRONOMINALES
a) En indo-européen :
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affixes flexionnels
partiellement distincts en désinences personnelles
du verbe ; |
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formes substantives (un seul paradigme)
et formes adjectives (trois paradigmes). |
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b) |
En euskera : |
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formes flexionnelles : un seul paradigme
de deux séries, et adjectives à un seul
paradigme de deux séries, mais trois démonstratifs
à quatre radicaux chacun. |
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3 - |
LE CAS
Le cas est une catégorie flexionnelle à contenu
essentiellement syntaxique, il définit le rôle
du mot dans l'énoncé.
Ø |
L'indo-européen commun
dans sa forme la plus récente a sept cas, plus
le vocatif. J. HAUDRY op.cit. 33 :
|
Certains seraient issus de la scission
d'un cas unique : datif-locatif, génitif-ablatif
singulier, |
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d'autres de l'agglutination de plusieurs
cas : l'instrumental. |
Les deux mécanismes ont pu fonctionner en même
temps.
Des morphèmes attestés dans la formation
d'adverbes ou d'infinitifs (/*-r/*-n/,
etc.) ou comme désinence casuelle dans un seul
dialecte (le directif anatolien) peuvent avoir été
les marques casuelles d'un système plus riche.
Mais, d'autre part, on sait que ces marques sont issues
d'anciennes postpositions et l'on peut concevoir que le
système antérieur n'avait pas de flexion
casuelle. |
Ø |
l'euskera se voit attribuer
quinze cas (P. LAFFITE, Grammaire basque)
; d'autres en comptent davantage : seize et même
vingt-deux pour certaines catégories (P. CHARRITTON
et X. KINTANA, Dictionnaire Basque-Français,
Elkarlanean), mais plusieurs sont des ré-éditions
de désinences s'étant fait précéder
d'un affixe ligateur. /-GAN/ (unitif) pour éviter
l'hétéroclise à la flexion.
Scissions de cas et agglutinations de cas sont manifestes
: Mais la nature post-positionnelle des cas est très
claire en euskera et l'on verra leur homologie avec les
prépositions attestées dans les langues
i.-e., dont certaines conservent le post-positionnement
de ces particules : lat. mecum
"avec moi", ombr. aruamen
"dans le champ" respectivement en basque : ENE-KIN/ENE-GAN
et ALORR-EN (indéfini), ALORRE-A-N
(défini). |
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4 - |
LE NOMBRE EST UNE CATÉGORIE
FLEXIONNELLE
Ø |
L'indo-européen a trois
nombres : singulier, pluriel et duel
: Ce dernier peut désigner une paire homogène
/H3ekw?/
"les deux yeux", ou un couple non homogène,
véd. Vaŕuṇā
"Vaŕuṇā
et (Mitra)",
on le nomme le duel elliptique : cet emploi-là
serait le plus ancien, et l'autre en serait issu. J.
HAUDRY op. cit., 33 . |
Ø |
L'euskera a trois nombres clairement attestés
: le singulier, le pluriel et l'indéfini.
Outre les traces possibles d'un ancien duel dans des lexèmes,
par nature à doubles signifiés homogènes
: BEGI "yeux/il", BELARRI
"oreille(s)" , peut-être BEHATZ
"pouce(s) "
, mais prenant les marques
du pluriel dans la langue actuelle, il y a la forme elliptique
de duel ou de pluriel employé couramment dans les
langages familiers : AITA-TA, MANEZ-TA,
etc : "père et
. ", " Manex
et
" ; ce et recouvre le compagnon
ou le groupe de père, de Manex...
La langue, qui aime l'élision,
y recourt en contexte où le locuteur se veut "discret"
et est "bavard" malgré les précautions
pour éviter les termes trop précis : Miterrand-ta
,
Pascua-ta..."Miterrand et
(sa
bande)". Ou un autre qualificatif suggéré.
L'indo-européen connaît en dérivation
des formes de collectifs. L'une d'elles
en /*-ā-/
/*-eH2-/
donne la désinence des cas directs (nominatif-accusatif)
des neutres au pluriel dans plusieurs langues, gr. τα
ζόα τρεχέι
(tà zǭa trékhei) "les animaux cour(en)t"
avec sujet au pluriel et verbe au singulier, ce qu'évoque
le français le cheval n'est pas un ruminant,
ou le bsq. BEHIAK TIRARIK EZ DU "la vache
(le marché de la vache) n'a pas de demande".
L'euskera a des collectifs, par exemple à suffixation
/-TE/ : DARTE "bois de chênes
tauzins", URTE "année = les saisons",
KARROINTE "jours de glace", ELURTE
"jours de neige", mais le verbe est au singulier
et la désinence de pluriel est toujours applicable
avec accord du verbe au pluriel. Ce suffixe pourrait désigner
la "durée" et avoir été
appliquée par analogie à DARTE "bois
de
", soit entendu comme "collection de
"
: IDORTE "sècheresse", HAIZETE
"temps de vent", EURITE "temps de
pluie", etc. On a, en effet, TENORA /TENORE
Azk. 275 "temps, moment, heure" qui semble un
composé de /TEN/ "?" [ou /DEN/
/DA-AN/ "qu'il est"] + /ORA/ORE/ARO/
"heure, saison, moment", c'est-à-dire
"le moment qu'il est".
Il existe d'autres explications possibles
lat. temō "timon"
; lat. tĕnĕo, -ēre
"tenir", de
/*ten-/ ; lat. tendo,
-ĕre "tendre"
/*ten-/ ; lat. tempus,
-oris "temps"
surtout au pluriel tempora
; bsq. TINKA "serrer, tasser", TENTE
"dressé, raide", etc. |
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5 - |
LE GENRE
Le genre n'est en i.-e, une catégorie flexionnelle que
pour l'adjectif, qui seul possède les trois genres. Il
y est apparu tardivement. Les troupeaux des éleveurs
étaient essentiellement constitués de femelles,
les mâles étaient conservés pour la reproduction
en petit nombre. On trouve lat. bōs
mās "buf mâle" et bōs
forda "buf pleine" dans les Scriptores
rerum rusticarum, cf. bsq. OIL-AR "coq
= poule mâle" et OIL-ANDA "poularde =
poule femelle", URD-ANDA "truie = cochon femelle",
OTS-ANDA "louve, loup femelle", etc.
L'euskera n'a toujours pas cette catégorie du genre et
le bascophone peine à s'habituer aux accords de genre
du français et du castillan.
En i.-e., l'opposition masculin (neutre) : féminin est
bien marquée morphologiquement quand elle est marquée
; mais elle ne l'est pas partout car la catégorie du
genre n'est pas homogène quant à son contenu.
Les adjectifs latins de la deuxième classe (prūdens,
vetus, melior,
etc.), nombre d'adjectifs védiques, notamment ceux en
/as/, n'ont pas de forme
distincte de féminin ou admettent les deux formes, apād(ī)
"sans pieds".
Le féminin en /*-iH2/
(ia) est à l'origine
d'une "forme longue", pronominale, de l'adjectif :
"article défini postposé" agglutiné
identique aux pronoms féminins en /*-eH2/*iH2/.
C'est la forme de féminin la plus récente. /Ī/
marque de féminin, l'est aussi d'adjectif et de génitif.
Avec l'autre grand marqueur /en/,
également de génitif, d'adjectif et de féminin,
elle marque l'appartenance, la possession. Cf. E. BENVÉNISTE,
Origines, 177 : « Le seul fait à établir
[les formations nominales à suffixe /*-en/
déjà traitées ] est la double affectation
de ces suffixes /*-en/
dans la dérivation :
|
« 1º il sert à constituer
des dérivés casuels, génitif,
ablatif singulier, génitif pluriel, en s'adjoignant
des désinences : asth-n-áh,
kratū-n-am ;
|
|
« 2º il fournit des féminins
à l'aide de suffixes de "motion", dans
le type páthiḥ
: pát-n-ī,
gr. πόσις
: ποτνια
(pósis : potnia). |
|
« Nous ramenons à l'unité
cette double fonction : le /n/
du génitif, asthṇáḥ,
et le /n/ du
féminin pátnī
ne font qu'un. Génitif et féminin sont des
modalités de la notion générale d'appartenance
que l'adjectif exprime : or, le génitif en /*-en/
et le féminin en /*-en/
sont des variétés précisées
par des désinences de l'adjectif en /*-en/.
Ce suffixe en /*-en-/-n/ a pris une extension considérable
dans la dérivation nominale instituée sur
les deux thèmes (th. I, exemple /*pel-w/
; t. II, exemple /*pl-éu/)
". » |
Quant à P. CHANTRAINE, Formation des noms en
grec ancien, 107 sq., il confirme E. BENVÉNISTE
: « L'indo-européen a possédé un
suffixe complexe /-nya/
avec élargissement /n/
qui caractériserait le féminin. Ce suffixe se
trouve dans de très vieux mots appartenant au vocabulaire
noble ». Aux exemples de E. BENVÉNISTE,
il en ajoute d'autres : « sur des noms de divinités
[
] véd. indraḥ
indrānī.
Le suffixe se trouve dans des noms "impliquant respect".
[
] irl. rig "roi"
rigain [
] skr. -rāj-
"roi" (dans les composés)
rājînī "reine" ; lat. rēx
"roi"
rēgīna "reine" [
], slave
bogŭ = θεος
"dieu"
bgynj̊i = θεά
"déesse" [
], vieilles formules homériques
θέαινα
(théaina) "déesse".
[
] /-αινα/
a servi à désigner des animaux, surtout des animaux
méprisés [...] gr λύκος
"loup"
λύκαινα
"louve", ὖς
"porc" ὕαινα
"truie" et θέαινα
a disparu ". Drékaina
"dragonne", léaina
"lionne", kapraina
"laie", tragaina
"chèvre stérile, de tragos
"bouc", phallaina
"baleine", muraina
"murène", gangraina
"gangrène".
Enfin, /-αινα/
sert à former une catégorie de mots techniques
familiers (objets, instruments) : akaina
"aiguillon", arutaina
"aiguière", triaina
"trident".
La désinence de génitif d'appartenance de l'euskera
est /-EN/
/ENA/ avec l'article postposé, comme en gr. /-αινα/-nya/
et en bsq. dialectal /AINA/ pour /-A-R-EN-A/
déterminé. La langue, n'ayant pas généralisé
les marques de genre -du moins la langue qui nous est parvenue-
elle est peu prolixe de ces formes-là : ASTAIN(A)
"ânesse" de ASTO " âne",
HAGIN(A) "molaire", LAKAIN(A) "toison"
de ULE "laine", mais est-ce senti comme féminin
? De même ITXAIN(A) "sangsue" de JEITZ
"sucer, traire", EMAIN(A) "sage-femme"
de /AMA/ ? "mère". Les composés
avec /EGIN/ "faire" en deuxième terme
donnent /-GIN/-KIN/ : ZURGIN "charpentier",
HARGIN "maçon", OKIN "boulanger",
etc., on peut supposer que EMAIN
EMAGIN ; ITXAIN
IEITZGIN, etc. Une curiosité dans HARIGIN/HARIGILE
"tisserand" à rapprocher du lat. arānea
*arak-snā
gr. ἀραξνή
(araxnḗ) "araignée = la fileuse", cf.
ἄρκυς
(arkus) "filet". E. BENVÉNISTE, Origines,
101.
L'euskera, rappelons-le, n'a clairement de suffixe féminin
que /-ESA/-ISA/ pour les noms propres et les noms
de professions : LAPORTE
LAPORTESA, perçu vulgaire ; MEDIKU
MEDIKUSA, LABORARISA, JANDARMASA
comme fr. gendarmesse, maîresse, etc. Mais l'origine du
suffixe que le grec connaît abondamment, pourrait être
curieuse : bsq. HURRIXA/HURRIZA
"femelle des animaux", employé parfois en langage
trivial pour les personnes, n'est pas à écarter
comme origine possible (voir lexique).
Grec basilina/basilissa
"reine", antiochissa, balanissa
"maîtresse de bains", hierissa
"prêtresse", strategissa
"femme de stratège" et même episcopissa
"femme de l'évêque" ou "femme-évêque"
? Les exégètes en débattent, les femmes
ayant présidé couramment l'eucharistie pendant
les premiers siècles du christianisme. |
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6
- |
LES CATÉGORIES
DÉRIVATIONNELLES DU GROUPE DU NOM :
DÉRIVATION PAR SUFFIXATION |
6.a |
- LES NOMS DENOMINAUX :
des suffixes à valeur plus ou moins spécifiable
permettent, à partir d'un nom préexistant d'exprimer
de nouvelles caractéristiques du signifié de base.
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Les collectifs : en i.-e suffixe
/ā/
gr. phrā́tr-ā
"phratrie" : en euskera le même mécanisme
semble exister, mais peut être confondu avec l'article
défini postposé /a/. L'absence d'accentuation
ne permet pas d'être affirmatif. BEHIA "le
bovin" dit en parlant de son alimentation, soins
vétérinaires, marché, etc.
PAGOA
"le hêtre", l'espace occupé, la
zone climatique du, les usages de, etc.
En i.-e la désinence du cas direct des neutres
au pluriel est issue de ce suffixe /ā/
(voir supra). |
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Les féminins (voir
supra) |
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Les diminutifs : cf gr.
χοι̂ρος
et χοιρισκός
(khoĩros, khoiriskos) parmi d'autres suffixes diminutifs
"porcelets" et bsq. XERRI et XERRIXKA
"porcelet", sens acception diminutive ZERRI.
Gr. νεανίσκος
(neaniskos)
νεᾱνίας
(neanias) "jeune homme", féminin νεᾱνις,
ion. νεῆνις
(neinis) "jeune fille, jeune femme".
Bsq. NESKA, NEXKA jeune fille
NEXKATX(A) fillette, vierge.
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Des abstraits sur base
dadjectif : latin liber
libertas, basque EDER
beau
EDERTA(R)ZUN beauté
à double suffixation. Grec νεανικότης
(neanikotēs) jeunesse/bsq. neskaTARZUN/neskatxaTARZUN
virginité, fait dêtre fillette.
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Lappartenance :
adjectif sur base de substantif, dadverbe
dappartenance : pour li.-e. /*-yo/ :
/*gwow-/
buf
/*gwow-yo/
bovin ; /*nu/
maintenant
/*néw-yo-/
nouveau .
Leuskera ajoute une désinence de génitif
(de provenance), le plus souvent, pour former les adjectifs
dappartenance, /-KO/, précédée
de la désinence dinstrumental /Z/-EZ/
suivant les cas (sur base de matière, dadjectif
verbal, etc.) URRE or
urr-EZ-KO dor, ZALDI
cheval
zaldiZKO cavalier dit dhommes,
de clous , de clips etc. ; /AUR/ devant
AURKO adversaire, AURREKO
chef, guide/gr. ἄρχειν
(arkhein) commander, αρχω
(arkhō) marcher le premier, αρχαῖος
(arkhaῖos) qui se rapporte aux origines ;
gr. ἀλαλκεῖν
(alalkeῖn) repousser un ennemi, ἀλχή
(alkē) force qui permet de se défendre/bsq.
AURKA contre
AURKA EGIN sopposer, AURKAZ
AURK face à face, etc., expliqué
par certains linguistes à partir de got. alhs
temple, lieu protégé, qui
fournirait un répondant exact au nom-racine de
la formule grecque ἀλκι
πεποιθως
(alki pepoithōs) confiant dans sa capacité
de se défendre Chtr. 1376.
Peut-être nest-ce que tautologie :
un dérivé perçu comme base originelle.
Bsq. ALKI lendroit ou le
devant, par opposition à lenvers,
et siège, position, semble
également une variante de AURKI ensuite,
mais surtout en face, faisant face. |
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6.b |
- LES NOMS DEVERBAUX
OU PRIMAIRES :
Une base "porteuse d’idée" verbale, suffixée
diversement, donnera :
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des noms d'action,
équivalents nominaux d'un prédicat verbal
: bsq. JOHAKIA "l'en-allée" ; |
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des noms d'agent,
équivalents nominaux d'un syntagme sujet-prédicat
: bsq. EHOLE "meurtrier" : KAUTER
"étameur" et gr. καυτήρ
(kauter) "celui qui brûle" du verbe καίω
(kaiō) "brûler". |
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des noms d'instruments
: bsq. JORRARI "sarclette" ; bsq. AITZUR
"pioche", litt. "pierre-défonce",
"(pioche) défonceuse". |
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des noms d'objets accomplis
: bsq. IKATZ "charbon"/gr. dor. ἔκαυσα
"brûlé" aoriste du verbe καίω
(kaiō) "brûler,
mettre le feu à, cautériser".
L'expression de l'objet accompli se confond avec celle
du nom d'action et parfois avec celle de l'instrument
en basque comme en indo-européen. |
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6.c |
- LES FORMES NOMINALES DU VERBE :
Pour l'i.-e. les participes actifs
et médio passifs sont issus d'adjectifs dénominatifs
à valeur possessive : lat. barbā-tus
"barbu". La valeur possessive de ce suffixe engage
à y voir la forme thématique d'un instrumental
en /*-et/. Le mécanisme
est rendu de plusieurs façons par l'euskera : GOSETI,
GOSE(A), GOSETU "affamé", BAKARTI,
BAKARTU, BAKAR "isolé, esseulé,
unique" ; BIZARDUN, BIZARTI "barbu",
etc. Les infinitifs en i.-e. sont des formes fléchies
des noms d'action ou d'anciens noms d'action (datif, locatif,
accusatif).
Les infinitifs de l'euskera prenant toutes les désinences
casuelles sont des noms d'action, des noms ou des adjectifs
d'état : HEMEN GAITUZUE KANTARI "vous nous
avez/nous vous sommes venus pour chanter", "comme
chanteurs" = "à chanter". Ce nom d'agent
classique : nom verbal ou verbe nominal est au datif /i/,
mais il y a un grand nombre d'infinitifs en euskera comme dans
les langues i.-e. (voir infra). |
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Suite du chapitre
C
[Etude du nom ou formes nominales] : LA FLEXION NOMINALE,
LES DECLINAISONS |
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