BILIGARRO/BIRIGARRO “grive”, zool. Turdus
musicus. Semble un composé dont le premier terme /*BILI-/
paraît recouvrir le gr. ἰλλάς
(illás) “grive” relié à ἴλλō
(illō)
εἰλέω2
(eiléō) “faire tourner, rouler, retourner, renverser”
(Chtr. 319), mal distingué de εἰλέω1
(eiléo) “rassembler”
εἴλη (eilē),
ἴλη (ilē)
bsq. /ELI/ “troupe”. Les grives se déplacent en
troupes. Le second terme /-GARRO/ “?”. Cf. moyen fr.
garre, garré = “bigarré”
d’étymologie inconnue, fr. XVIº siècle bigarrure.
François Villon emploie “grivelé” dans
un sens analogue : « cuissettes grivelées comme saucisse ».
Pour le v. fr. garre, cf. skr. śārȧ-
“barriolé” et śārī̌-,
nom d’un oiseau, Chtr. 527 s/κήρυλος
(kḗrulos), nom d’un oiseau.
L’ensemble de ces formes s’expliquerait par /*GARRO/
/*GAR-/*KAR-/
“cri” ; cf. bsq. HEROTS “bruit, renommée”
(OIHENARTE)
gr. κῆρυξ
(kerux), mycén. datif
singulier karuke “héraut”,
skr. karŭ́ “chanteur,
poète”, gr. dor. γᾶρυς
(gãrus) “voix”; bsq. GARRUMA “hurlement”
(Estérençuby) absent de Azk. et Lh. ; synonymes MARRUMA,
ORROMA ; cf. gr. μυρομαι
(muromai) “mugir”, lat. garrio, -īre
“babiller”, gr. γη̑ρυς
(gērus) “voix”, v. sax. karm
“plainte”, v. irl. gairiu
“j’appelle”, etc. Voir GARRUMIA.
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