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BURU : “tête” dans la langue moderne ; “chef” ; “extrémité, bout” ” spatio-temporel ; “cime” BUHARRA “sommet, branches du sommet de l'arbre”, MAHAIBURU “chef de table” ; “premier” BURUZAGI “chef, meneur, conducteur de groupe, commandant”, que le synonyme AINTZINDARI “chef, officier militaire” confirme et correspond à gr. πρός-αγειν (prós-agein) “mener à la tête de”, skr. puro-gavȧ “qui va devant”, “chef”; “fin, aboutissement” HELBURU “objectif”, BURUTU “achever”, de là l'idée de ce qui est avant : but à atteindre, chef, qui va devant, etc.

  Le mot semble correspondre à /AUR-/HUR-/ “avant, devant” “thématisé” du suffixe /-U/ qui confère une idée de procès vu réalisé : BUR-U “qui est devant, à l'avant”. Syntaxe archaïque probablement, survivant dans HASMU, PENTSU “imaginer, penser”, SUSMU “pressentir”, MUSU “baiser”, KASU “faire attention”, SAKU “entailler”, etc. La sourde initiale se retrouve dans les formes de skr. puro, lat. pro, gr. προ, mycén. porọeke, avest. fra, osq. pru, v. irl. ro-, etc.

  La labiale initiale est absente dans les autres formes basques qui nous sont parvenues : /AUR-/, /AR-/,
/HUR-/, /ER-/, /HOR-/ dans AURKI, ARPEGI, HURBIL, ERALDATU, ERKATU, HOR, HORI... Le grec pourrait offrir une forme correspondante au riche destin et recouvrant BURU-TU (BUKA-TU) : Et l’on a πρσσω (prā́ssō), att. πρᾱττω (prāttō), ion. πρήσσω (prḗssō), πρα̂δδω (prâddo), futur πραξω (praxō) dans la poésie épique “aller jusqu’au bout, traverser” ; dans toute l’histoire du grec ancien, transitif “achever, accomplir, travailler à, traiter une affaire, pratiquer”, « d’oú le sens particulier de “faire payer”» CHANTRAINE, 934. Et AZKUE, I, 190, en écho s/BURUTU « pagar, dar cobro, responder : payer, acquitter, solder”».
  Quant au déverbatif bsq. BURUTZE/BURUTZIA (BN), le grec semble répondre par le hème II πρᾱξις (prāxis) “activité pratique, succès, action”. Pour l’étymologie de πρσσω (prā́ssō), Chtr. 934 : « Les emplois homériques de πρσσω [prā́ssō] garantissent que l’on peut partir de πρᾱ- [prā-]. Cf. πραθη̃ναι [prathēnai] et πέρνημι [pérnēmi] “exporter” et que la famille dépend de la racine de πείρω [peírō] “percer”, πέρᾱ [pérā] “au delà”, etc. La gutturale finale [πρᾱκτύς (prāktús) πρᾱξι (praxis)] doit connoter l’aboutissement du procès ».

  Nous avons déjà évoqué les correspondances possibles : skr. puro-gavá- “chef”, litt. “qui va devant”, de /puro/ “devant” et /-gavá-/ “aller” /*gwā-/ “aller” bsq. GATEN/GATU, labourdin, “aller” ; cf. véd. vanar-gú- “qui va dans la forêt” (basq. OIHAN/OIHER “forêt”) = “singe”. Nous avons encore gr. πρεσβυς (presbus) “ambassadeur”, “l'aîné, l'ancien”, à Sparte “président” de πρεσ/πρός (pres/prós) “devant” + -βυς (bus) de βαίνω (bainō) “marcher”, mot que A. MEILLET (LEJEUNE, Mémoires, 1, 240, n 6) identifiait avec arm. ēreç, génitif eriçu “aîné, prêtre”, cité par Chtr. 937. Ces formes nous reconduisent vers bsq. AURREKO “antécédent, d'avant, de l'avant”, /-KO/, désinence de génitif de provenance, à gr. ἄρχω (arkhō) “marcher le premier, faire le premier, prendre l'initiative de, commencer”. Ce mot est laissé sans étymologie par Chtr. 121, qui pense qu'il faudrait « trouver comme étymologie un thème ou une racine se rapportant à la notion de “faire le premier” ou “marcher le premier” ». Voir AUR
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