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GEZTERA/EZTERA : 1º “aguzadera, piedra rotativa de afilar : meule, pierre rotative circulaire rotative à aiguiser”, “queux” ; 2º “aguijón de culevra : dard de couleuvre”.

 
GEZTERA-TÜ : 1º “ôter le miel de la ruche” ; 2º “castrer” les animaux (Azk. I, 343. GESTERA “id.” (Lh. 354) ; formes (S) KHERESTA-TU “châtrer un animal”, plus spécifiquement “stériliser par ablation des ovaires” chez la truie ; KHERESTU : 1º “hongreur” ; 2º “le personnage du hongreur dans la [mascarade] souletine” (Lh. 600).
  Le sens premier aura été sans doute “tailler, trancher”, cf. euskera moderne ; synonymes EBAKI “couper, faucher, trancher” et “circoncire”, XIKI-TU/XIKITA-TU “tailler, couper”, etc. et “castrer” ; et secondairement “castrer la ruche”.
GESTEROcabrón castrado, bouc castré”. Le raccourci traditionnel et évident serait d’expliquer le terme par un emprunt au lat. castrāre “castrer” en recourant à l’anaptyxe pour justifier la déformation de l’original par l’euskera.
  Toutefois l’analyse plus poussée nous donne bsq. GEZTER-A “pierre à aiguiser” dont le verbe dénominatif GEZTERA-TÜ est aussi évident, et dont le radical est /*GEZ-/*KEZ-/, l’une des formes de “pierre” : cf. GEZ-Idardo, dard” soit “pointe de flèche” et, sans gutturale initiale, EZTEN “dard, aiguillon d’abeille”, toutes deux des variantes de /*AIZ-/AITZ-/ “roche, pierre” AIZ-TO “couteau”, AI(T)Z-UR “pioche”, AIZ-KOR “hache”, AIZ-(T)UR “ciseaux”, etc.
EZTERA “fossés profonds où arrive l’eau lors de la pleine mer” Azk. I, 304 et Lh. 299, soit des “tranchées”. Cf. lat. sěcūris “hache” que MEILLET, 608, fait dériver de sěcāre..., v. sl. sekyra “hache” et semble proposer comme racine un /*sek-ū-r-/ « commun aux deux mots [...] antiquité de la forme slave [...] formation insolite », etc.
  Il nous semble que ěcūris et sekyra (bsq. AIZKOR) ont une aphérèse et que /*sek-ū-r-/ est une fausse coupe, les formes i.-e. paraissant avoir perdu très anciennement la motivation originelle de la racine /AIZ-/KEZ-/GEZ/, etc., que seul le paradigme des formes basques permet d’identifier dans les composés.
GAZTELU “château, prison, place militaire” et nombreux patronymes et toponymes. La forme est certainement empruntée à lat. castellum “forteresse, camp, fortifié, asile, hameau dans les montagnes, château d’eau”.
  Mais la dérivation de ce mot intéresse le bascologue : il procède de castrum “retranchement, lieu fortifié” dont MEILLET, 104, dit : « le sens ancien est peut-être “séparation, ce qui sert à séparer” et il y aurait parenté avec castrāre “couper, émonder et châtrer”, d’où “amputer”, castratus “eunuque”, etc., » où l’on retrouve le sens de “retrancher le miel de la ruche” de bsq. GAZTERA-TÜ. MEILLET d’ajouter : « Castrō est le dénominatif de /*kas-tro-m/ “ce qui sert à couper” disparu en latin parce que castrum avait pris le sens de “retranchement”, “emplacement fortifié”, mais dont le dérivé a survécu. » Cf. skr. çȧsati “il coupe”, gr. κεαζω (keazō) “je fends” et hom. κείων (keíōn) “fendant”.
  Les lieux-dits GAZTELU-ZAHAR (Ostabat) et ELIÑA-GAZTELU (Beyrie-Sur-Joyeuse), GAZTELÜ-TXAGA (Arrast-Larrebieu) présentent encore aujourd’hui les restes visibles des fossés d’enceinte.
  Le morphème avec gutturale initiale : /*KAS-/*KEZ-/*GEZ-/, ou sur alternance /p/b/ : /*POTZ/*BOX/, et sans consonne initiale : /*EZ-/*IZ-/, thèmes I, variantes de /*AIZ-/AITZ-/ “roche, pierre”, se retrouve en thème II dans gr. ξυρόν (xurón), skr. kṣura “rasoir” et ks̥ṇo-tra “pierre à aiguiser”, composé de *kas + ṇo(vare) + ter-a bsq. GESTER-A. Voir AIZ-, BIZAR, GEZI.
 
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