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HARANTZ “en direction de là-bas” = lat. trans “par-delà, au-delà”. HARAINDI/HAINDI “au-delà, la partie d'en delà, opposé à deçà”.
  Les deux formes sont des composés de deux mêmes éléments : /HA/ démonstratif de troisième grade “ça là-bas” (+ /R/ de liaison phonétique?) + /AT/ désinence de directif ou illatif : HARAT correspond à lat. ultra, de uls contraction de ollus, pronom démonstratif de troisième grade, doublet archaïque de ille ; le bsq. de son côté a un doublet de /HAR/ qui est /HUR/ recouvrant lat. uls (correspondance /r/l/). L'adverbe HARA(T) est appuyé par un second adverbe de direction /ANTZ/AINDI/ “devant”, l'ensemble de la formation disant littéralement “(le) vers où”, MENDIRUNTZ “vers la montagne”, LANERANTZ “au (vers) travail”, etc.
  /ANTZ/ n'apparaît que fléchi au locatif-inessif AINTZ-IN/AITZ-IN, qui perçu comme substantif, reçoit les désinences casuelles : AINTZIN-ERAT, AINTZIN-ETIK, etc., et même un redoublement de la désinence d'inessif (hypostase) AINTZINEAN. Sert de base à de nouveaux composés : AINTZINDEGI “façade”, AINTZINDARI “qui va à l'avant, chef” équivalent de lat. probus, gr. πρόμος (promos) “champion qui combat hors des lignes”, ombr. promon primum, etc.
  /AINDI/ n'apparaît qu'en composition : HUNAINDI “en-deçà de”, HARAINDI “au-delà de”.
  Existent les formes ALTZINATU “anticiper, s'avancer”, ALTZINDARI “précurseur” (Lizar.), ALTZIN-OPIL “petit pain plat” qui se fait avant que le reste de la fournée ne soit cuite, pour se dépanner le jour où l'on allume le four, sa pâte se place juste à l'entrée (ALTZI) du four.
  Enfin, il y a ALTZO “giron, sein”.
  Ces formes avec /l/ intérieur semblent dériver de /AUR/ “devant, l'avant”, /AURRE/ “partie antérieure, l'avant”, et ce type est vérifié par les doublets de même sens (absent de AZKUE) : AURK(H)I “l'endroit d'un vêtement” (Baïgorry, Soule), ALKI “l'endroit d'un vêtement” (Estérençuby), ALKI “siège, chaire, trône”, XEHALKI “billot” sur lequel on fend le bois, AURKI “en face”, AURKA “contre” et verbe “faire face, se défendre”.
  On peut supposer que /ANTZ/ et /AINDI/ résultent de la même base que /AUR/, lui-même correspondant à lat. pro “en avant, devant” et præ “en avant, devant”, à gr. πάρα/παραί (para/parai) “auprès de” avec mouvement. Problème des formes bsq. : AUR-AR/AIN-AN nous renvoient aux doublets à finales alternantes /r/n/ des langues indo-européennes : got. faúr “le long de”, arm. aṙ “auprès de”, lat. peren-diē, hitt. peran, gr. πριν (prin)...
  De toutes ces diverses formes, les plus proches de /ANTZ/ANDI/, sont lat. ante de anti (M. 36) “en face de, avant, devant”, v. fr. (XIIIème) ains “par contre” de /*antius/, lit. añt (anta) “sur, vers”, gr. αντι “en face de, à la place de”, qui est un ancien locatif (comme ANTZIN), locatif aussi en véd. RV 1, 94, 9 : dūrē [URRU-] vā yé anti vā “ceux qui sont loin ou ceux qui sont près”, skr. ȁnti “en façade”. Cf. bsq. /UR/ “proche” /AUR/ en th. II et /HOR/ “là”.
  Les formes bsq. /AR/AN/ qui se flèchissent comme gr. /αντι/αντα/ ou le véd. anti posent l'énigme du sens originel de /AN/AR : il doit s'agir de démonstratif archaïques (pronoms ? adverbes ?), cf. en effet /HAUR/ “ce, celui-ci”, /HAR-/HUR-/ “celui là au loin”, etc., et /HOR/ “là, un peu plus loin”, /HAN/ (inessif) “là-bas”. Et les interrogatifs /NOR/ “qui ?”, /NUN/ (inessif) “où ?”, dont /NOR/ NOR-BAIT “quelqu'un”, donnerait la clé de ἀνήρ (anēr) “homme”. Voir NOR.
  « Lat. tran̄s a un correspondant ombrien, traf (trahat). » M. 699. Forme qui recouvre bsq. HARAT (KARAT, Roncal) “vers là-bas” (phonétique /h/k//t/, cf. lat. quis et gr. τις). Britt. gall. tra “au-delà de, très, tant que”, irl. tar, skr. tiṙaḥ, avest. tarō “au-delà de, à travers”.
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