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NOR “qui”, pronom personnel interrogatif, mais aussi pronom déictique ordinaire, suivant l'évolution sémantique régulière des langues. S'applique à la femme et à l'homme.
  Azk. II, 83 : « /NOR/ quiere decir propiamentepersona” ; no se usa tanto como /ZER/ designando “cosa”, pero en algun modismo se ve claramente esta significación. » Diverses expressions précisent le sens de “capacité, force de caractère, aptitude à affronter” de /NOR/ : NORBAIT DA “c’est quelqu’un”, soit “pas n’importe qui” ; NOR BALITZ “s’il était capable” ; NOR BAHIZ HI “si tu es capable toi” ; NOR-NIZ-KERI “la manie du qui suis-je”, soit “prétention” abusive.
  Bsq. INOR (EZ-NOR ?), lat. nēmo (nehemo, hemo = homo) “pas un homme, personne” révèle le sens originel de /NOR/ “homme”, de même qu’apparaît son sens qualitatif dans NORTASUNA “personnalité”.

  Répondant à bsq /NOR/ on a i.-e. /*ner/ désignant l’homme “viril”, le guerrier, en évoquant sa qualité. L’i.-e. dispose d’un autre nom pour désigner l’homme “mâle” /*wī̌ro-/ lat. uĭr, gr. ἄρσην (ársēn), avest. aršan “homme (par opposition à femme)”.
  Le latin n’a conservé que uĭr, correspondant à grec ἄρσην (ársēn) “homme mâle”, face à basque /AR/ [voir AR(1)] et /NOR/. On retrouve écho ce dernier dans gr. ἀνήρ (anḗr) ( /*AR-NER/ ?? “personne mâle” ) qui désignerait l’homme au sens de “viril, courageux, le guerrier” depuis Hom. au moins. En second terme de composé déjà dans le mycén. atano = ἀντήνωρ (antḗnōr), etc, cf. CHADẅICK–BAUMBACH, 173, chez Hom. ἀγαπήνωρ (agapḗnōr), ἀγήνωρ (agḗnor), εὐήνωρ (euḗnōr), etc. Gr. ἠνορέη (ḗnoréē) “courage” « probablement issue d’un composé comme εὐᾱνορία [euānoria], lui-même dérivé de εὐᾱνωρ [euānōr] » Chtr. 88.
  Le skr. sūnàraḥ “généreux” et sūnr̥tā “générosité” ; le lat. « Něrĭo = “fortis” conserve le souvenir de cette valeur i.-e. [de /*ner/] » M. 439.
  Pour gr. ἀνηρ (anḗr), Chtr. 88 : « le /a/ initial qui ne peut s'expliquer de façon sûre (prothèse ? ou alternance ?) se retrouve dans arm. ayr, génitif aṙn. Le thème d'ἀνήρ (anḗr) figure dans skr. (thème nar-), ital. ner- de l'osque génitif pluriel ner-um [bsq. NOR-EN génitif singulier et pluriel], lat. sab. nom propre Nerō, en celt., gall. ner, etc. »
  L’arménien ayr, aṙn nous semblerait établir le “pont” entre /AR/ et /NOR/, lat. uĭr et gr. ἄρσην (ársēn) ... Ajoutons que IÑOR, Azk. I, 415, et NEHOR, Azk. II, 79, signifient à la fois “personne”, négatif, et “personne”, indéterminé, “un tiers”, “on” ; soit une ambiguïté : IÑOR vient-il de /E(Z)/ négation + /NOR/ “homme” skr. nar, véd. nar (souvent appliqué aux dieux), accusatif naram, osq. nür ... et le /I/E/ initial de I/EÑOR expliquerait la “prothèse” des autres formes (arménien, grec) ? Ou le /I/E/ initial de bsq. serait-il lui-même une “prothèse” ? La même ambiguïté se retrouve dans IÑOLA/NEHOLA : 1º “d’aucune façon” et 2º “de quelque façon” ; dans IÑON/NIHUN : 1º “nulle part” et 2º “quelque part” ; dans IÑOIZ/NEHOIZ : 1º “jamais” et 2º “parfois”, comme fr. “si jamais il venait...”.
 
  Féminin tardif gr. ἀνδρίς, ἀνδιδος (andrís, andrídos) “femme” [bsq. ANDERE, ANDRE “dame, femme,
déesse” ?].
  Le bsq. moderne utilise /NOR/ pour le sens de “personne” et spécialisé /AR/ / plutôt pour les animaux, si ce n’est avec connotation de machisme.
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