HEZI : 1º “dompter” ; 2º “dominer”
et au figuré ”abattre, réduire à merci, écraser”
; 3º “éduquer” acception qui semble récente
pour traduire le mot lat. educāre,
en concurrence avec IRAKATSI. En BN et S, HEZI s'emploie pour
“dresser, dompter” les animaux de trait et les montures, et
pour signifier “rouer de coups”. Le terme correspondant pour le sens, à lat. domāre “dompter, apprivoiser, gr. δαμαζω (damazō) de δάμνημι (dámnēmi) “réduire par la contrainte”, lit. damašzi “il fait violence”, tameššuwen “nous avons vaincu”, v.h.a. zamian “apprivoiser”. MEILLET, CHANTRAINE et BENVÉNISTE ne proposent pas d'étymologie claire, sinon que la forme n'a rien à voir avec lat. domus “maison” et la racine /*dem(ə2)/. Or M. 302, sous humus “terre” note loc. lat. humī “par terre”, loc. véd. kṣámi, loc. gr. χαμαι (khamai), avest. zemi, lit ēmas “bas”, emỹn “en bas”, lett. zem “sous”, lat. humilis et gr. χθαμαλος (khthamalos) “humilié, terrassé”, etc.... susceptibles d'expliquer le verbe dompter = terrasser. Nous ajoutons bsq. (H)UMATU “réduire à merci à coups redoublés = dompter”. Acception non rapportée par Azk. et Lh., malheureusement pour notre démonstration. /*HEZ-/ a pu signifier “sol”, “bas”, comme /BE/PE/ actuel “sous, dessous”, “le bas”. Le synonyme HUMATU “dompter, rouer de coup” est éclairant par l'homologie de la construction : cette base /hum-/hem-/ “terre” existe bien en bsq., cf. (H)EMOKATU “enduire d'argile” mur, cloison en clayonnage, etc. De même que TAMEL “minable, homme de rien” gr. χθἀμαλος (khthámalos). Bsq. HUMAO-TU “faire mûrir, rendre doux” semble bien procéder du même champ sémantique et de la même origine morphologique. Cf. lat. homo bsq. HUME “produit de la terre”. Pour signifier “terre” le bsq. dispose encore de la racine /*P(H)EZ-/*BUZ-/S-/ et même /*HEM-/, /*HER-/, /*HEZ-/, mais dans les composés seulement, dans la langue actuelle : P(H)EZO “pisé”, P(H)EZUIN/P(H)EZOIN “baradeau” et même “fortifications” ; voir BUZTIN “argile”, HEDEX “traces”. Une série de formes dériverait de /*dhoigho-/, got. daigts, arm. dēz, l'autre de /*ped/pāts/ : gr. πέδον (pédon) “sol, là où l'on pose le pied” ; arm. het- “trace de pas”. Bsq. HEZ-I est actuellement un verbe par la désinence primaire /i/ assimilable à la voyelle de thématisation, mais /*HEZ-/ est un nom-racine signifiant primitivement “pied” lat. pēs, gr. πούς (poús), skr. pā́t(s) et “sol, terre”, probablement. Voir AMATA, HATZ, HEZE. |
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