MURGIL-DU : 1º “plonger, (s')immerger”
; 2º “abotonarse las plantas : se boutonner, bourgeonner,
en parlant de plantes”. Donc deux acceptions de prime abord inconciliables. Mais si l’on part du radical /BUR-/MUR-/ “feu” : BURBUR/MURMUR “bruit du bouillonnement des eaux”, MURR-A “braise ardente”, MORRODO “pain fermenté” de Pâques, BURRETA “moût en fermentation”, BURDIN, BURRUN “métal, fer”, HURBUR “fontaine bouillonnante”, lat. feruěo, -ēre “bouillonner, bouillir”, bsq. BERO “chaleur, chaud”, gr. πυ̑ρ (pȗr) “feu”... /MURGIL-/, d’une part : “bouton, bourgeon de plante”, radical de MURGIL-DU peut s’interpréter comme un composé de /BUR-/MUR-/ “feu” + /-GI-/ ( /EGIN/ “faire”) + /-L/ pour /-LE/ à valeur d’agent, d’instrument, le tout signifiant donc “qui fait bouillonnement”, soit “irruption de boutonnement” = “bourgeon”. /MURGIL-/, d’autre part : “qui fait bouillonner (l’eau)” pour le sens de “plongeur”. Nous aurions l’explication de lat. mergo, -ěre et de gr. βράσσω (brássō) “bouillonner” et “grogner” ? (Chtr. 193) ? bsq. BARBAR-/MARMAR- “marmonner, grogner”. Lat. mergo, -ěre, gr. βράσσω (brássō) “bouillonner”, lette murdêt “bouillonner”, lit. murdyṅas “source”, etc., incitent à comprendre MURGIL-DU comme “ébrouement”, “agitation de l’eau”, et le sens que AZKUE, II, 52, rapporte “calado de agua : trempé par l’eau” et “revolverse un liquido : se troubler (un liquide)”. Plausible... MEILLET 399, précise à propos de lat. mergulus “plongeon” s/mergo, -ěre “plonger” : « Une racine ainsi terminée par deux consonnes proprement dites est exceptionnelle en i.-e. ». D'après lui « la racine serait /*meŗg-/ : skr. májjati “il plonge”, lit. mazgóti “laver” (itératif : “plonger à plusieurs reprises”) ». Bsq. BUR-BURI-KA “bouillonner”, Azk. I, 184, rapporte BURBURBUR “onomatopea de la ebulición fuerte, onomatopée de la forte ébullition” (R) et “onomatopea de la acción de lavarse la cara, onomatopée de se laver la figure” (Roncal, Ustarroz). En fait d'onomatopée, c'est bien le mot racine /BUR-/MUR-/ que l'on a dans MURR-A “braise ardente”, BURRUN, BURDIN, BURNI = lat. ferrum “fer” gr. πυ̑ρ (pȗr) , lat. ferueo, -ēre et feruo, -ere “bouillir”, bsq. BERO- gr. θέρομαι (théromai) “chauffer, brûler, devenir chaud”, etc. MURGIL-DU serait bâtie sur le radical /BUR-/MUR-/ “feu” auquel est ajouté /-GIL/ ( /-EGIN/ + /-L/ pour /-LE/ d’agent = “faiseur (d'ébullition)” et enfin /-DU/ (/tu/, gr. /θ/ -th-) de thématisation verbale. Le tout est un syntagme verbe dénominatif = “celui qui fait bouillonner (l'eau)” “plonger”. Lat. mergulus “plongeon” et “mèche de lampe”. L'énigme de MEILLET se résout en constatant qu'il y sans doute deux racines /*mur-/ et /*eg-/, et non une seule /*meŗg-/. Voir MURGIL. |
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