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EROS, EROS-I : “idée d'achat, d'acquision” ; verbe “acheter” ; EROSPEN “rédemption”. adjectif EROS “qui a été acheté” ; “se procurer, obtenir”, même sans contrepartie de paiement : EROSI BEZALA SALTZEN DAUZUT (quotidien BERRIA) “je vous la vends comme je l'ai achetée (l'information)”, c'est-à-dire “inchangée”, “sans bénéfice commercial”. Cf chanson du XVIème S. :

« ANTXU GAZTE BAT ZIALA EROSI »
« Qu'il avait acquis une jeune brebis (une bien-aimée)” »

  Correspondances possibles : lat. pariō “procurer, acheter”, gr. πορει̑ν (porein) “fournir, procurer, accorder” /*per-/, th. I, et /*pre-ə3 /, th. II ; πέρνημι (pérnēmi) “vendre en transportant ailleurs, en exportant” dits d'esclaves vendus à l'étranger ; πρᾶσις (prãsis), ion. πρῆσις (prēsis) “vente” ; πόρνη (pórnē) “prostituée” ; πέρᾱ (pérā) “de l'autre côté, au delà” à comparer à bsq. PARREAN/PARRAN “en face de” et gr. άντι-πέρᾱς (ánti-pérās) “de l'autre côté, de la côte en face” ; πείρω (peírō) “percer, faire traverser” mais aussi sens de “traverser la mer” (Od. 2, 434; 8, 183; 13, 91, 264), Chtr. 871 ; gr. πόρος (póros) “passage d'une rivière, gué, détroit, pont, ouverture, pores”.

  La forme bsq. EROS n'ayant pas la bilabiale sourde initiale (cf. UZTAR-/BUZTAR, etc.), trouve similitude dans irl. subjonctif r-a-æ̍ra “qu'il accorde”, à côté du prétérit ro-ir. Le gr. a un aoriste ἔπορον (époron) “j'ai procuré” ; M. 484 s/pariō : « le mot pars ne saurait s'expliquer directement : /-ar/ serait peu explicable, comme l'est, du reste, irl. rann “part” [...] ; il est fait sans doute sur les formes verbales telles que periō, parō. La racine est dissyllabique ; cf. skr. pūrtam “salaire”. »
  La sifflante de EROS-I ? peut-être la marque d'un aoriste archaïque. La racine se retrouve dans lat. *anteparō, fr. emparer ; apperō “(se) préparer”, sēparō “séparer”, ital. comprare, cast. comprar, fr. sevrer *comperāre, seperāre...
  Étymologie plus probable : EROS HEROTS “bruit, renommée” (OIHENARTE, XVIIº S) : le verbe dériverait du terme désignant la “vente à la criée, enchères”, etc... Cf. gr. αποκηρύξιμος (apokērúximos) “qui doit être vendu aux enchères”, κῆρυξ (kērux), éol. κᾱρυξ (kārux) et mycén. karuke « “héraut”, “messager officiel notamment à la guerre ou dans les relations diplomatiques, se dit aussi du fonctionnaire qui convoque les assemblées, fait les proclamations, également dans les ventes” (Hom., ion.-att., etc.) », Chtr., 527, qui renvoie pour l'étymologie à skr. kārú “chanteur, poète”. Cf. bsq. KARR-ANKA, XAR-ANGA, ZAR-INGA, KURLE, etc., et pour le deuxième terme de (H)ER-OTS [κῆρυξ (kērux)] à bsq. OTS “bruit” ARRABOTS, GALARROTS et leurs correspondants grecs : κήρυξις (kḗrusis) basq. GARRASI “hurlement”, ἄραϐος (árabos) “bruit”, θόρυϐος (thórubos) “tumulte”, κόναϐος (kónabos) “bruit retentissant”, ὄτοϐος (ótobos) “bruit perçant”.... pour CHANTRAINE « onomatopées ».

  On peut enfin, en s’inspirant des acceptions signalées dans d’autres langues, penser que le sens premier de bsq. EROS-I “acheter” a été celui de “libérer” : cf. skr. bhúkti-š “libération”, lat. caupo (copō) “cabaretier, boutiquier, marchand” got. kaupōn “faire du commerce”, all. kaufen, angl. (to) buy, gr. κάπηλος (kápēlos) “revendeur”, M. 107, s/caupo : « origine obscure ». L’ancienne forme du got. bugian était bycgan « dont le prétérit bought correspond à l’élément –bauhts du gotique anda-bauhts “rédemption” et au skr. bhúktiš “libération”. Ceci tend à suggérer que le mot s’appliquait initialement à la libération des prisonniers ou des esclaves » A. MARTINET, Des steppes aux océans, 256.
  De là l’idée de voir dans EROS-I ( EROSPEN “rédemption”) une forme à préverbe /ERA-/IRA-/ factitif + /OSO/ “entier, sauf”, fléchi de /I/ désinence primaire, soit “rendre sauf, libre”.

Voir PAR, PARKA, PAR-KARI .
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