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JIN/JEN : 1º “venir”, synonymes HORRA (S), ET(H)OR-I, HELDU quand les circonstances le précisent : IPHARRETIK HELDU AIZEA “le vent vient DU nord” ; 2º “accompagner, aller et venir avec quelqu'un” ; 3º “naître”, “être produit, engendré”, “apparaître”, synonymes SORTU, JAIO ; 4º “aboutir, en arriver à, arriver”.
  Le mot semble être un verbe-racine athématique : le /n/ s'élide au gérondif : JI-TEN.
  Rapprochements : lat. uēniō “venir”, uentiō “venue”, bsq. JITE(A)/GITE(A) ; M. 720 : « la plupart des composés de uēniō n'ont que le sens du simple, précisé par le préverbe de sens local ; ainsi adveniō “venir auprès”, “arriver” et “advenir” (évènements) ; dēueniō “devenir”, conueniō “venir ensemble, se réunir”, “tomber d'accord” ; ēueniō “venir de [ē = ex], sortir”, etc. » La correspondance avec les préverbes (prépositions) du latin se fait parallèlement en basque, mais les mêmes particules /AT/, /IK/, /EKIN/ (/ad/, /ex/, /cum/) continuant d'être postposées, la commodité offerte par le mécanisme de préverbalisation manque en grande partie à la langue moderne, et ces désinences ou postpositions doivent être véhiculées par des circonstantiels locaux, temporels et autres participants du procès : ÜRTZO BAT JIN IZAN ZAIKÜ KATALUÑ-ALDE-T-IK “une palombe nous est venue DE Catalogne”, lat. euenīt, cf. fr. évènement.
  A. MEILLET 720 précise : « le /u/ initial (de uēniō) repose ici sur un ancien /gw-/ : osq. cúm-benet “conuenīt”, ombr. benust “uēnerit”. Le gr. a au présent seulement, avec le même suffixe, βαίνω (baínō), synonyme de uēniō. [Voir GAN/JUAN] Ailleurs les formes sont en /m/ : got. qiman, v. angl. cuman, tokh. A kakmu, B kekamu “venu”, lit. gemū, gim̄ti “naître” (venir au monde), véd. aoriste ágaman, parfait jagama “je suis venu” ; le rôle de /*-em-/ ne semble pas être ici le même que dans premō “presser”. » Op. cité, 534 : « l'élargissement /-em-/ indique un procès qui dure ... /dor-m-iō/ indique le fait d'être en état de sommeil, voir aussi lat. tremō “trembler” ( /*ter-m-iō/), [...] Le latin aurait conservé ici la trace d'un type très archaïque. » Cf. bsq. DARDAR “trembler”.
  A. MEILLET rapproche de lat. uēniō l'arm. eku “il est venu”, véd. ágan -qui serait ambigü- /n/ pouvant représenter un ancien /m/ devant /t/ : /*e-gwem-t/ ou /*é-gwen-t/ . Existe aussi /*gwā-/, dans véd. á-gāt, gr. dor. ἔϐᾱ, att. ἔϐη (ébā, ébē), arm. e-kayk ̔ “venez”. M. 720 : « Les trois formes /*gwem-/, /gwen-/ et /*gwa-/ fournissaient un aoriste radical. Le présent est partout formé secondairement, soit en passant au type thématique à vocalisme divers (got. qiman, v. angl. cuman), soit au moyen de suffixes (skr. gácchati “il vient”, gr. βάσκω et βαίνω (báskō, baínō), lat. uēniō. »

  À comparer bsq. /JE-N/GE-N/ “venir” et /JUAN/GUAN/ “aller, marcher” et les formes dialectales vivantes GAKI “allant”, IGO-KI “montant”, etc. Ainsi la nasale de JIN/JUAN serait un suffixe, confirmé par les travaux de MEILLET sur d'autre langues. Le sentiment du bascophone est de voir dans cette nasale une désinence d'inessif exprimant un aspect duratif, verbe et subjonctif n'étant pas distincts au niveau du radical comme dans l'i.-e. (Bvn. Origines).

  Autre rapprochement : lat. geno, infinitif genere, ancienne forme de gigno, infinitif gignēre “engendrer” et gr. γίγνομαι (gígnomai) “naître”, formes à redoublement faites sur thème I /*gen(ə1)/ γɛ́νος (génos), lat. genus, skr. jánas, bsq. GENTE/JENDE “famille, parenté, race”, et les composés gr. διογενής (diogenḗs) “issu de Zeus”, γηγενής (gēgenḗs) “issu de la terre”... et sur thème II /*geə2-/ γνωτος (gnōtos) “frère”, lat. natus, skr. jā́ḥ “naissance” et jayate “il naît”, bsq. JAIO/JAIOTU “naître” et TZAI/TZAUDI/ZATO “venez”, etc. Voir NINI, EZAGUN
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