P(H)INTZ/PINTZ/MINTZ
: Ces notions peuvent-elles être en relation avec la “langue” organe ? Et par quel cheminement sémantique ? Cf. l'homologie de dérivation métaphorique des concepts de “vent”, i.-e. /*bhes-/ bsq. BUHA-Z “souffle” et de “mensonge”, gr. /ψυδ-/ (psud-), arm. sut bsq. /GEZ-/. On peut évoquer gr. φαυ̑σιγξ (phaȗsinx) “cloque provoquée par une brûlure” et par extension “ampoule, pustule”, Chtr. 1183. Mais l'écart morphologique est grand : P(H)INTZ doit être considéré comme haplologique... malgré la correspondance sémantique. Cf. φαύζειν (phaúzein) “griller”. Chtr., Formation, 398 et sq. : « les suffixes en /γ/ final ont parfois reçu une infixation nasale de caractère expressif [...] mais aucune autre langue i.-e. (que le grec) ne fournit de dérivés nominaux présentant cette structure. » Chtr. cite des noms d'instruments de musique à vent : σῦριγξ (sũrinx) “pipeau”, φῶτιγξ (phōtinx) “fifre” est rapporté à “la racine expressive” /*phū/*phōu/, qui est dans φυσα (phusa) “flatulence”, cf. bsq. PHUTZ(A) “flatulence”, et pour /*phū/ bsq. UPHA/BUHA “souffle” ; σαλπιγξ (salpinx) “trompette”, φόρμιγξ (phórminx) “cithare” qui n'est pas à vent, mais les débordements des champs sémantiques originels sont fréquents... Les suffixes en /-(I)NTZ/ pour les émissions de sons, de bruits, dans le basque, sont connus : ZILINTZ “clochette”, URZINTZ “éternuement”, ZINTZ “(se) moucher”, IRRINTZ “cri de guerre, de victoire”, INTZIR “plainte, complainte”, AZANTZ “bruit, vacarme”, ORTZANTZ “tonnerre”. Le mot P(H)INTZ doit être un composé de BUH-A “souffler” suffixé par /-INTZ/ qui semble valoir “enfler, gonfler” : cf. /HA/AN-/ HAN-TU/HANTZ-EN “gonfler”. Cf. hitt. huwant “vent, tempête” (participe de /*ḫwā-/ = skr. vā-) de i.-e. /*ə2ẹ́w-ə1 / gr. ἄϝη-μι (áϝē-mi) “souffler”, et hitt. ḫweš- “vivre”, bsq. BIZ-I “vivre, vie”. Cf. E. Bvn., Origines, 155. Voir GEZUR, HASKO, HATS. |
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