TIRUR-I/ZIRUR-I “tourbillon” semble être
un déverbatif
qui se dénonce par le suffixe /i/, désinence
ou thème
de prétérit. /TI-/ pourrait être un préverbe
= δία (dia) ? Le premier
/r/ est inorganique
pour s'opposer à la diphtongaison ; on a un dialectal (BN) avec /h/
dans TIHITE “tourbillon”, comme dans UHALDE, UHARTE,
UHOLDE, etc. Le radical serait /(K)UR/(K)UL/, quasi-homophone
de /UR/L/ “eau”, mais signifiant
“tour, tourner” : cf. (K)UR-KUL “enceinte circulaire”,
forme à redoublement avec dissimilation
du deuxième terme ; UR-I “cité”, HIRI
“cité”, IRI “autour de”, répondant
à gr. πέρι
(péri) “tout autour de”, avest. paι̊rι̊
“en entourant”, skr. pári,
lat. per sans /i/,
etc. ; GOIZ-T-IRI “aurore”, litt. “autour de, vers
le matin”, correspondant à lat. aurorā
et éol. αὔως
(aúōs), Hom. ἠως
(ϝ/heōs), att. ἕως
(ϝ/héōs) (de /*haos/),
toutes formes qui évoquent bsq. GOIZ “matin”,
qui pourrait lui-même être un terme déjà fléchi
d'une désinence d'instrumental-temporel
/-z/ : GAU “nuit” et locatif-temporel GAUR
“cette nuit-ci, en cette nuit”, GAUEZ “de nuit”
qui se retrouverait dans l'actuel GOIZ ? Qu'il faut supposer avoir
désigné quelque chose comme “avant le jour” ?
Il est impossible d'étayer l'hypothèse pour le moment. /(K)UL-/KUR-/ “tour” se retrouve dans de nombreuses formations du bsq. et des langues i.-e. TIRUR-I pourrait alors être rapproché de lat. terō et de gr. τείρω (teírō) “user en frottant, torturer” τρυμαλιά (trumaliá) “trou”, τρύμη (trúmē) et lat. terebra “foret”, τέρετρον (téretron) et gall. taradr “tarière”, bsq. TEATULIA (de TERATARI ?) “tarière”, etc. Le sésame de l'emprunt pour les termes bsq. est commode, sans doute invoqué au delà du raisonnable par les auteurs qui ont l'excuse de l'histoire de la Romania : « quand le tocsin sonne, la clochette aux oreilles de la brebis ne résonne » dit le proverbe basque. Mais l'emprunt n'est guère facile à justifier toujours, bien qu'il soit universellement constaté, évidemment dans le basque aussi. Voir bsq. ZILO et gr. σιρος (silos). Voir aussi FIRIRI, FIRLA, FIRRINGILLA, FIRRINDA, FIRURI, TIHITE, ZIRURIKA-TU. L'ensemble de ces formes ne doit pas être confondu avec celles issues de BIRIBILA “sphérique”, qui est une déformation (par analogie avec les précédentes ?) de BER-IBILA “qui se meut tout seul”, d'où “qui roule”, nom moderne de l'auto-mobile dont il est un calque. |
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