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XAN/JAKI, DNIAKA-, JANARI, GARI, PORROSKA
  La forme dialectale (HN) XAN/XAKI est intéressante pour la comparaison avec les formes des autres idiomes. JAKI/XAKI est dérivé de /JAT-/DIAT-/ suffixé /-KI/ et amuïssement du /t/, valeur d'appartenance, de provenance, de nature : IDI “bœuf”, IDI-KI “viande de boeuf” ; GIZ(A) “homme”, GIZA-KI “masculin, humain, etc.”. Donc JAKI “mets, aliment qui sort de l'ordinaire, peut l'accompagner”. C'était compris jusque récemment comme “aliment noble”, “plat de qualité”, par opposition au pain de blé, orge, maïs : OGI, ORGI (Codex Calixtinus, XIIème siècle), forme intéressante pour la comparaison car composé superposable à JAKI pour la structure : verbe /*OR-/ + /K/GI/, soit “de quoi manger”.
Voir ORGI.
  Bsq. JAKI peut se rapprocher de et expliquer le gr. φαγί (phagi) “nourriture”, gr. φαγήσια (phagḗsia), pluriel, “fêtes où l'on mange”, qui dérivent du verbe φαγει̑ν (phageĩn) aoriste (Hom., ion.-att.), qui sert d'aoriste [non sigmatique] à εσθίω (esthíō) “je mange”, présent bâti sur l'impératif *ἔδ-θι (éd-thi) ἔσθι (ésthi) “mange” ; (bsq. HAZ HADI “alimente toi” pour comparer les formes des flexions verbales). Gr. φαηήσια (phaeḗsia) est bâti sur un aoriste sigmatique (voir thèse) et répond pour la flexion à bsq. JANIZA “boulimie, gloutonnerie”. Φαγει̂ν (phageȋn) “manger, dévorer, avaler”, de ἔδω (édō), racine /-ed/, s'explique par JAKI.
  P. CHANTRAINE 1168 : « L'aoriste φαγεῖν (phageȋn) qui sert d'aoriste à ἐσθίω (esthíō) relève d'une base i.-e. à vocalisme /a/ de sens plus large “partager, répartir” attestée dans skr. bhájati “partager”, moy.-te “recevoir une part, profiter de” ; le sens de “manger”, etc., apparaît dans les appellatifs bhak-tá “portion, repas, nourriture”, bhakṣ-á “nourriture, boisson, plaisir” avec les verbes bhakṣátyati et bhákṣati “manger, boire, profiter de”. Le sens originel de “partager” se trouve dans tokh. A pãk, B pāke “partie”, d'un i.-e. /*bhagos/, d'où skr. bhága- “possession, bonheur”, avest. baga-m, baya-n “part, bonheur”; [...] skr. bhága- “celui qui attribue, maître” épithète des dieux [...] v. sl. bogatŭ “riche”, u-bogŭ “pauvre”, etc. . »
Voir DITI, DEITZEN, BUDAR, lat. fēmina.

  Bsq. JABE “propriétaire, maître”, JABARI “domination”, JABARITU “dominer” ; BAZKA “pâturage, fourrage, nourriture” semble répondre à skr. bhakṣ-á “nourriture, boisson, plaisir” au prix d'une métathèse /zk-/kz-/... Pour le reste, les correspondances phonologiques sont régulières.
  Cf. métathèse moderne GABE/BAGE du XVIème S. “démuni”, litt. “sans nourriture” ; /-GA/-GE/-GO/ sens négatif, cf. DONGA/DONGE/DONGO “pas doué, affligé de disgrâce”, “sans énergie”, “méchant”.
Voir PHAGO
  Lat. dăre “donner”, gr. διδωμι (didōmi) “je donne”, lat. dǎtiō “fait de donner”, gr. δόσις (dósis) évoquent bsq. ZATI “répartir, distribuer”. A. MEILLET 180 et E. BENVÉNISTE, Don et échange dans le vocabulaire i.-e., attribuent à cette notion la racine /*-/*-/ “donner” le premier, et /*dhē-/*dhə-/ “poser” le second. On est cependant tenté de rapprocher l'ensemble du mot-racine /JAT-/DJAT-/*ed-/, lat. edō “manger”, gr. εδμεναι (edmenai), hitt. ed-, got. itan, bsq. JATEN, v. sl. jastŭ “manger” ; lat. dens “dent”, gr. ὀδων (odōn) “dent”, bsq. DNIAKA, NAKA-, ÑAKA “mordre”, fr. d'Aquitaine niaque ou gnaque “mordant, agressivité”, de /JAN/ + /KA/ suffixe d'itération, d'effort : “entamer à coups de dents, mordiller”, dans la langue moderne gr. δάκνω (dáknō) “mordre”, dit des chiens, lions, araignées, insectes... ; skr. desáti “il mord”, daṃśa “morsure”. Chtr. 249 : « thème /*dák-/*dāk-/ variante ancienne, soit plutôt une innovation du grec . » Probablement /D(N)AKAN/ + /Ō/ /DAKNŌ.
Voir JAN, JANARI.

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