MIN-GAIN “langue”, organe, et les sens secondaires
de MIHI/MĨHI/MII.
Cette forme est un composé de /MIN/MIIN/
“langue” + /GAIN/ dont, parmi les diverses
acceptions, celle de “bout, extrémité, pointe”
paraît la plus probable au vu des locutions : MINGAIN
LUZE “indiscret”, litt. “à longue langue”
; MINGAIN GAIZTO “médisant”, litt. “mauvaise
langue” ; MINGAIN ZORROTZ “langue aiguë,
acérée” ; etc. /GAIN/ “pointe
supérieure”, “sommet”, procédant de la contraction
de /GARAIN/, /GARAIEN/ “en haut”
et “le plus haut” + /GA/ “site, endroit”.
L'expression : MIN DEN LEKUAN MIHIA “la langue
(se porte) là où cela fait mal”, soit l'image du chien
qui se lèche les plaies. À comprendre : “on révèle
ses préoccupations en ouvrant la bouche” ou encore “la
bouche parle d'abondance du cœur”... inciterait à supposer
une relation sémantique
très ancienne et universelle entre l'organe “langue”,
le parler “langue” et la “douleur”, le “souci”,
la “pensée” : bsq. MIN, lat. moneo,
-ēre, gr. μιμνήσκω,
-ομαι (mimnḗskō,
-omai), etc., du radical /*mnā-/
et racine /*men-/, Chtr. 703. Voir
LIKO, MIN
et MINBER(A). |